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Prévention des incendies dans le Katanga, gérer c’est prévoir et non improviser

Il y a une quelques semaines, le lycée Mwanga de Kolwezi a pris feu, faisant une morte et de nombreuses blessées. Un drame qui aurait pu être évité si on avait un peu de jugeote et de mémoire. Mais non ! Chez nous, on oublie vite les tragédies qui nous frappent, et on attend la prochaine catastrophe !

Quelques semaines avant l’incendie de Mwanga, c’est le dépôt des magasins UAC et le supermarché Jambo Mart qui avaient brûlé. Pas de camions anti-incendie, mais ils ont au moins des pompiers en carton… Pas d’eau pour les rares camions qui fonctionnent, pas de bouches à incendie, pas non plus d’extincteurs ni de détecteurs de fumée. Bref, du grand n’importe quoi !

Mais après, rien n’a bougé ou presque pour empêcher que ça recommence. Imaginez un peu si Jambo Mart, ce temple de la consommation, avait brûlé en plein jour, avec des gens dedans !

Matadi Kibala, un autre mauvais exemple

Il y en un an à Matadi Kibala, un câble électrique cassé était tombé sur un marché pirate, tuant par électrocution des gens qui se sont retrouvés sur son passage. Malheureusement, bien que désaffecté, le marché de Matadi Kibala a repris de plus belle et est de nouveau bondé de vendeurs et de clients. Pourtant, les mêmes câbles mortels sont toujours-là. Quelle bande de kamikazes !

Revenons à la ville de Lubumbashi où des immeubles poussent aujourd’hui comme des champignons et accueillent un grand monde. Mais, est-ce que les mesures de prévention contre les incendies suivent le même rythme ? On dirait plutôt qu’en RDC, gérer c’est improviser, bidouiller, bricoler, mais jamais anticiper !

Manque de vision

A la tête de la ville de Lubumbashi, les maires se succèdent, mais on a plutôt l’impression qu’ils font du copier-coller. Kaseba Makunku, d’heureuse mémoire, a combattu sans relâche les marchés pirates, l’insalubrité et les taxis et bus clandestins. Mais depuis, on dirait que le maire de la ville n’a que ça à faire. Personne n’a une vision globale pour régler le problème une fois pour toutes. Et dans ces conditions, quand est-ce qu’on pensera à la prévention des incendies ? Au problème démographique ? A l’extension de la ville ? Aux embouteillages et aux défis inhérents aux villes, bien qu’africaines, mais qui se veulent modernes ? Gérer, c’est prévoir, mais chez nous, c’est plutôt improviser.

Après le drame du lycée Mwanga, combien d’écoles ont été sensibilisées sur la question ? Quelles sont les mesures mises en place pour éviter que des élèves ne soient abandonnés à leur triste sort si le feu se déclare ? Ce qui s’est passé à Mwanga peut arriver à n’importe quelle autre école. Et ce sera encore la panique générale : des élèves qui sautent par les fenêtres, des pompiers qui arrivent en retard ou pas du tout, des autorités qui font des discours creux et des médias qui font du sensationnalisme.

Bref, le même scénario qu’on connaît par cœur. Alors, qu’attendons-nous pour changer les choses ? Faut-il attendre que toute la ville brûle pour se réveiller ?

 

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