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Campagne électorale : la prise de parole aux meetings des candidats fait des victimes

La campagne électorale est officiellement terminée ce lundi 18 décembre sur l’ensemble du pays. Mais ce moment crucial du processus électoral qui aurait dû faire émerger les discussions autour des offres politiques des candidats, a fait place à des violences et des polémiques inutiles.

Certains candidats ont vitalisé le débat lors de leurs meetings en accordant la parole aux citoyens. C’est le cas lors d’un meeting de Félix Tshisekedi à Kisangani. Cet exercice a laissé transparaitre l’attitude démocratique du président sortant, mais aussi exposé à la barbarie les Congolais courageux qui s’y adonnent. Je vous raconte le calvaire des deux compatriotes identifiés parmi les victimes.

Joyce Lunga, tabassée à cause de ces propos à la poste de Kisangani

Le 01 décembre dernier, Felix Tshisekedi arrive à Kisangani. La mobilisation est totale à l’esplanade de la poste où se tient son meeting. Au cours de sa communion avec la foule, il décide d’accorder la parole à quelques personnes. Madame Joyce Lunga est parmi ceux qui sautent sur l’occasion. Prenant la parole, celle-ci dénonce la misère généralisée qui frappe de plein fouet les Boyomais.

Elle fustige également la mauvaise gouvernance à la base de cette situation. En bon démocrate, Fatshi encaisse et garantit la sécurité à son interlocutrice. C’était sans compter avec la colère des personnes heurtées par les propos de cette femme. Après le départ du président, Madame Joyce reçoit plusieurs messages des inconnus qui la menacent de mort pour avoir parlé lors du meeting.

Les bourreaux décident de passer à l’acte et tabassent la victime dont les images de l’agression deviennent virales dans les réseaux sociaux depuis le 15 décembre 2023.

Neyker Tokolo, contraint de vivre dans la clandestinité à Lisala

Comme à Kisangani, Fasthi a également accordé la parole à la foule lors de son meeting à Lisala (Chef-lieu de la Mongala).  L’occasion faisant le larron, un journaliste connu sous le nom de Erick Ngunde a saisi la balle au bond. Il a dénoncé les détournements des fonds et des biens d’intérêt commun par les politiciens du terroir.

Neyker Tokolo qui est aussi journaliste a non seulement soutenu la dénonciation publique et courageuse d’Erick, mais aussi organisé des émissions à la radio Liberté Lisala pour analyser cet événement. Il a par la suite été menacé de mort par des militaires qui auraient été envoyés par des politiciens de la province.

La nuit du 05 au 06 décembre, ces militaires ont essayé de forcer le domicile familial de l’intéressé, qui a été sauvé grâce à l’alerte des voisins. A ce jour, Neyker Tokolo vit toujours en clandestinité, craignant pour sa vie.

Et donc, si la prise de parole en public par la foule est un exercice démocratique stimulant, il incombe cependant aux autorités d’assurer la sécurité de ceux qui s’y adonnent.

 

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