En politique, quand vous venez devant la population, évitez de faire de grandes promesses. Ou alors, faites des promesses que vous êtes sûr d’accomplir. Tenez compte des moyens dont vous disposez. Sinon, vous ne ferez que vous discréditer.
Il est vrai qu’un leader politique ne peut se présenter dans une campagne électorale sans programme, c’est-à-dire sans promesses. Mais l’idéal serait d’en faire qui soient réalistes. Car, le peuple vous regarde, et le temps risque de vous confondre. Or, il s’avère qu’au début de son mandat, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a fait plusieurs promesses qui malheureusement n’ont pas été concrétisées. En voici quelques unes.
« Faire de la RDC l’Allemagne de l’Afrique ! »
Après son investiture comme président de la République le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi a exprimé beaucoup d’ambitions et de volonté politique pour son pays. Dans cette euphorie, j’ai eu l’impression qu’il s’est laissé aller à des promesses qui en fait n’étaient que des vœux pieux.
Le 15 novembre 2019, devant la diaspora congolaise de Berlin, le chef de l’État déclarait : « Je vais faire de la République démocratique du Congo l’Allemagne de l’Afrique et ce n’est pas une vaine promesse ! »
Personnellement, je me suis demandé quelle mouche l’avait piqué pour faire cette déclaration. Bien sûr, comme ambition en tant que nouveau président, il avait le droit de le dire. Seulement voilà, aujourd’hui cinq ans après, la RDC est loin, très loin de ressembler à l’Allemagne. Rien que les conditions de vie de notre population ne sont pas celles de l’Allemagne. Le chef de l’État ferait mieux de s’excuser pour cette déclaration.
« Je vais m’installer dans l’Est du pays »
Le président avait également promis de pacifier le pays pendant son mandat. En 2018, tous les candidats ont fait la même promesse pendant la campagne électorale. Mais Félix Tshisekedi était allé plus loin, jusqu’à affirmer que s’il était élu, il irait s’installer dans l’Est de la RDC pour mieux pacifier cette partie du pays.
Non seulement il n’a pas tenu cette promesse, mais aussi, récemment, dans une interview, le président a rectifié ses propos. « Lors de la campagne électorale, je m’étais dit que je m’installerais là-bas. Mais une fois que j’ai accédé à la fonction, je me suis rendu compte qu’en tant que commandant suprême des forces armées de notre République, je n’ai pas besoin de m’installer physiquement là-bas pour que les choses avancent ! J’ai réussi à les faire avancer depuis ici », a déclaré le chef de l’État.
Pourtant, sur le terrain, force est de constater que la situation sécuritaire dans le pays est pire que ce qu’il avait trouvé. Le M23 est revenu dans le Nord-Kivu. L’Ouest du pays, qui était pacifique, a désormais ses groupes armés tels que les Mobondo, etc. C’est à se demander quel discours le chef de l’État amènera dans l’Est et dans le Bandundu lors de la prochaine campagne électorale.
En faisant ces promesses, le président avait certainement de bonnes intentions. Mais, la réalité aujourd’hui est toute autre. La situation sécuritaire a empiré dans le pays.
« Redresser la Miba »
Oui ! C’était l’une de ses promesses de campagne dans son fief de Mbujimayi. Une promesse qu’il a répétée plusieurs fois : « Je suis venu vous dire que j’ai suivi le problème de la Miba. Je vous promets que nous allons relancer la Miba. Notre Miba sera relancée parce qu’elle a encore des richesses. »
En effet, la Miba a toujours été considérée comme le poumon économique du Kasaï-Oriental. Pourtant, depuis qu’elle est tombée en faillite, personne pour la redresser. À un moment, on a reproché la mauvaise foi à l’ancien président Joseph Kabila pour ne pas avoir fait quelque chose. Aujourd’hui, c’est un fils du Kasaï qui est aux commandes du pays, mais la Miba est toujours dans le coma. Il y a eu des nominations dans le comité de gestion et le conseil d’administration, sauf que la relance de l’entreprise se fait toujours attendre. Qu’est-ce qui bloque ? Seul le chef de l’État peut répondre à cette question.
Il existe d’autres promesses non tenues par le président, mais on ne peut pas tout évoquer ici. A mon prochain billet, je parlerai aussi de ses promesses réalisées.