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A quand des élections apaisées en RDC ?

Organiser des élections où les perdants reconnaissent leur défaite et félicitent les vainqueurs, est loin d’être une réalité en RDC. Pourtant, au Liberia par exemple, après avoir perdu la présidentielle, Georges Weah a immédiatement reconnu sa défaite et félicité son challenger élu président. Par contre en RDC, toute élection entraîne un cycle de violences et de contestations.

Depuis 2006, chaque cycle électoral est marqué par des violences, des morts et des blessés, des arrestations arbitraires, des coupures d’Internet. Les vainqueurs sont toujours contestés, et les vaincus contestent toujours, à tort ou à raison.

Un manque de confiance

L’une des raisons de ces contestations post-électorales est le fait que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’arrive pas à créer suffisamment de confiance pour rassurer toutes les parties prenantes, surtout l’opposition. Même au sein de la population, il y a toujours de la méfiance à l’égard de la centrale électorale, souvent accusée de manipuler les résultats de votes.

Cette crise de confiance est telle que certains citoyens préfèrent attendre que la Cenco se prononce. Car, celle-ci jouit d’une certaine crédibilité dans notre pays. Comment faire confiance à la Céni quand son président, Denis Kadima, refuse catégoriquement tout audit indépendant du fichier électoral ?

Nouvelles contestations avec Moïse Katumbi

L’histoire se répète. Aujourd’hui, c’est Moïse Katumbi, candidat malheureux à la présidentielle du 20 décembre 2023, qui s’engage dans un cycle de contestations en refusant de reconnaître les résultats publiés par la Céni et confirmés par la Cour constitutionnelle. Martin Fayulu a fait de même après les élections de 2018. Il est allé jusqu’à s’auto-proclamer président élu. Pareil aux élections de 2011 où Étienne Tshisekedi, candidat malheureux à la présidentielle, avait même prêté serment dans sa propre maison.

Sommes-nous condamnés à vivre des cycles de violences à chaque élection ? Quand est-ce qu’on aura chez nous des perdants élégants et des vainqueurs fair-play ? Ces questions restent ouvertes et appellent à une réflexion profonde sur la démocratie en RDC.

 

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