Voici plus de cent jours que le corps de Tshisekedi n’a toujours pas été rapatrié en RDC pour être inhumé. Le gouvernement congolais, l’UDPS et la famille du défunt ne cessent de s’entredéchirer quant à déterminer le lieu où la dépouille du vieil opposant doit reposer pour l’éternité.
Combien de temps la dépouille mortelle d’Étienne Tshisekedi restera-t-elle en Belgique ? Nul n’a la réponse. Tout ce que l’on sait est que le retour du corps du leader de l’UDPS est devenu une cause de vives tensions entre pouvoir et opposition à Kinshasa. Plusieurs dates ont été fixées pour son rapatriement, mais à chaque fois, il y a eu des reports. Si bien que les Congolais ne croient plus aux annonces. La dernière date où le corps du Sphinx devait retourner au pays était le vendredi 12 mai, hélas, encore un rendez-vous manqué. Ce feuilleton d’annonce et de report interminables commence à agacer.
Le nœud du problème
Le gouvernement exige que le vieil opposant soit enterré au cimetière de la Gombe à Kinshasa. Ce que rejette catégoriquement l’UDPS estimant qu’un leader de la trempe de Tshisekedi, reconnu par tous comme « père de la démocratie congolaise », mérite un mausolée dans un lieu autre qu’un cimetière. Pas question, rétorque le gouvernement qui semble craindre qu’un enterrement de Tshisekedi en milieu public ne devienne un lieu de pèlerinage, ou une forteresse des nombreux sympathisants du vieil opposant.
Face à ce refus, l’UDPS a décidé que l’inhumation se fasse au siège du parti sur la 10e rue commune de Limete dans la capitale. Là encore, le gouvernement lui oppose une fin de non recevoir en évoquant les dispositions de la loi interdisant l’enterrement des morts en zone résidentielle. Ce qui est un faux argument car dans plusieurs quartiers résidentiels de Kinshasa, les personnalités considérées comme illustres (tels que les prêtres et autres) sont enterrées dans leurs paroisses ou dans leurs résidences. Mzee Laurent Désiré Kabila par exemple repose dans un mausolée construit non dans un cimetière, mais au Palais de la nation. Les exemples sont légions. Pourquoi le cas de Tshisekedi ferait exception, se demandent les militants de l’UDPS.
Jusqu’où ira cette querelle ?
C’est dommage que, même mort, Tshisekedi continue de mettre mal à l’aise les autorités congolaises. Jusqu’à présent, le gouvernement n’a fait que démontrer à la face du monde qu’il n’a nullement la volonté d’offrir à cet ancien Premier ministre des obsèques dignes de son rang. Plus grave, le siège de l’UDPS a été investi pendant plusieurs jours par la police, privant les cadres et les militants de leur liberté de mouvement. Des pratiques d’une autre époque et pas de nature à apaiser les tensions entre les parties.
Je pense qu’il est temps de mettre un terme à ce feuilleton de mauvais goût. Le peuple n’en a pas besoin. L’opposition doit également cesser de faire du marchandage politique avec la dépouille du président national de l’UDPS.
Le manque de la volonté pas du gouvernement mais de la majorité présidentielle !