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Campagne électorale précoce : un autre fléau en RDC ?

Pour ce qui est des élections du 20 décembre 2023 en RDC, tout le monde sait que la date officielle de début de la campagne électorale c’est le 19 novembre. Mais sur le terrain, les partis politiques et leurs candidats brûlent les étapes. En paroles ou en actes, ils sont déjà en campagne électorale.

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a beau interdire la campagne électorale précoce, mais le phénomène continue et même bat son plein. Il suffit de faire un tour dans les rues de n’importe quelle grande ville de la RDC pour s’en rendre compte. Banderoles et grosses affiches des candidats sont omniprésentes dans les lieux publics, au coin des rues…

Personne ne respecte la loi en matière de campagne électorale

L’opposition comme la majorité au pouvoir, toutes sont coupables de cette violation de la loi. Dans les villes où les affiches des candidats sont arrachées, d’autres sont aussitôt après remises aux mêmes endroits. La campagne précoce se passe même dans les églises. Pendant ou après leurs sermons, certains serviteurs de Dieu n’hésitent pas à appeler leurs fidèles à voter pour tel ou tel candidat.

Dans différents quartiers, ceux que l’on peut qualifier de petits candidats ou leurs proches, font le porte-à-porte dans les ménages. Le message qu’ils font passer surtout auprès des femmes et des vieux, est du genre : « N’oubliez pas qu’ils n’ont rien fait pour vous pendant leurs mandats. Mais notre candidat sera différent. Étant lui-même issu de notre communauté, il n’y a que lui qui pourra s’occuper de nos problèmes. Si nous votons pour lui, il va plaider pour que des entreprises arrivent chez nous et que nos enfants aient des emplois… »

Cette campagne précoce s’accompagne aussi des discours de haine et de la désinformation : « Attention à tel candidat ! Il n’est pas de chez nous. Votons de ‘père et de mère’ ! »

Sur les médias c’est pire !

Les médias sont en première ligne dans cette campagne électorale illégale. C’est eux qui donnent la parole et le temps d’antenne aux candidats et à leurs partis politiques. Récemment un journaliste s’en défendait disant : « Vous savez que nos médias en République démocratique du Congo sont très pauvres. C’est en cette période que nous pouvons un peu renflouer nos caisses quand les candidats viennent payer pour parler aux électeurs ! »

Sur la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) on ne parle ces dernières semaines que du bilan du président Félix Tshisekedi, images à l’appui. Les chaînes de télévision ou de radios proches de l’opposition font de même pour Moïse Katumbi, par exemple. Quant aux réseaux sociaux, la campagne électorale a commencé depuis le début de l’année ! Les principaux candidats ont leurs « armées numériques » qui font ce travail depuis longtemps.

 

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