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RDC, Covid-19 : des stigmatisations qui empoisonnent le vivre-ensemble

En RDC, le drame de la pandémie de Covid-19 n’est pas que sanitaire. Pendant que la maladie fait des victimes, des personnes guéries peinent à réintégrer la société. C’est le cas, notamment, à Lubumbashi.

Ces personnes sont victimes des discours de stigmatisation, et de rejet. La société a du mal à les accepter pour avoir été internées pour Covid-19. Du coup, au lieu de témoigner pour servir d’exemple en termes de sensibilisation, on préfère se cacher. Tant pis, dans ce cas, si on expose ou si on a exposé autrui.

Le Covid-19 n’est pas fatal

Dans beaucoup de cas, les habitants de Lubumbashi bloquent les interactions dans la société. On assiste à des résistances qui restent bien présentes tant dans une situation professionnelle, familiale, que religieuse.

Derrière son masque en pagne, Franck Kyungu diffuse un son pâteux en parlant de son quotidien. Plusieurs jours après sa guérison de Covid-19, ce fervent chrétien d’une église pentecôtiste reste cloué chez lui, incapable de se libérer du regard glacé de son entourage.

« Depuis ma sortie de l’hôpital, je note que les gens sont très distants. Ils ne m’approchent plus. Même à l’église, je n’interviens plus comme avant. Pourtant,  le Covid-19 n’est pas fatal», se plaint-il.

Un peu comme Franck, Crispin Pungu peine à digérer le mépris dont il a fait l’objet. Ce jour-là, il était à bord d’un bus de transport en commun. « Je commençais à partager mon témoignage. Et j’ai remarqué que beaucoup ont ajusté rapidement leurs masques. D’autres sont même descendus », apparemment sans être arrivés à destination.

Le guéri de Covid19 a eu alors l’impression d’être pris pour la maladie elle-même. Pourtant, il a été déclaré guéri. Et temoigner de son expérience pourrait bien aider plusieurs à s’en prémunir.

Sensibiliser contre les stigmatisations liées au Covid-19

On peut, certes, comprendre ces attitudes. Où la société surestime ou, généralement minimise les risques liés au Covid-19, les scientifiques s’y prennent avec calme. Mais chez les médecins, par exemple, on assure « qu’une personne atteinte de Covid-19 reste contagieuse pendant toute la durée de son infection ». C’est-à-dire donc: « après sa guérison, le patient ne présente pas de danger public », insiste Serges Kabwe, médecin généraliste.

Pour renforcer cette thèse, ce médecin souligne quelques évidences. Il dit par exemple que « les autorités sanitaires observent quatre périodes pour déclarer un cas de guérison ».

Ces périodes partent de l’incubation. Laquelle est un temps estimé entre la contamination et l’apparition des premiers signes de la maladie. Elle dure environ deux jours. Ensuite donc, il y a les symptômes qui correspondent à la période de contagiosité élevée. Ça dure jusqu’à 8 jours. Puis, vient la guérison clinique. Et enfin, le médecin note la disparition du virus du corps.

Cette pédagogie peine cependant à casser les préjugés sociaux. Peut-être aussi parce que ce n’est pas assez expliqué au grand public, en RDC. À propos, ce médecin veut que le gouvernement de la RDC finance les atéliers ou les séances de sensibilisation de grande envergure.

C’est pour notamment  gérer les états émotionnels. Parallèlement, conscientiser sur le caractère non fatal de Covid-19 s’avère important. Et ce, en renforçant les mesures barrière, indispensables pour juguler la maladie.

 

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