article comment count is: 0

Réconciliation des Katangais : incompréhensions et interrogations sur un vivre-ensemble à l’épreuve

Alors que la RDC se remet encore du covid-19 et de ses conséquences néfastes sur l’économie nationale et sur le tissus social, le forum sur la réconciliation des Katangais a lancé un débat sur l’identité nationale. Sous l’égide de monseigneur Fulgence Muteba, archevêque métropolitain de Lubumbashi, ce forum était censé restaurer la cohésion entre habitants du Grand-Katanga.

Comment ce qui devait être au départ une réconciliation entre Katangais, principalement entre Moïse Katumbi et Joseph Kabila, s’est transformé en un raout pour faire, entre autres, l’apologie du repli identitaire, du fédéralisme, et de la promotion du swahili ? Et c’est surtout cette résolution pour faire la promotion du swahili qui m’enquiquine un peu. Est-il menacé ou en péril ?  Katangais que je suis, je m’interroge. Est-ce pour lutter contre l’anglais qui empêche à des milliers des Congolais d’accéder à l’emploi principalement dans les entreprises minières ?

J’aurais aimé répondre par l’affirmative à cette dernière question. Car la discrimination à l’emploi qui a lieu dans le Katanga, et au Congo en général, un pays francophone avec ses quatre langues nationales, est juste inadmissible.

Réconciliation ou calcul politicien ?

Si Moïse Katumbi et Joseph se sont réconciliés, la poignée de main dans la cathédrale Saints Pierre et Paul de Lubumbashi l’atteste, plus d’une personne s’interroge sur les objectifs réels ou cachés de cette cérémonie organisée par l’archevêque métropolitain. D’autres personnes estiment par contre que ce rabibochage de circonstance avait pour but de se repositionner ou de s’unir pour faire le contre poids face à Kinshasa.

Même si cela est vrai, les deux personnalités influentes de la scène politique congolaise ont tout à fait le droit de s’allier, pour conquérir le pouvoir, ou pour s’opposer à l’actuel tenant du pouvoir.

Mais pourquoi embrigader toute la population dans leurs objectifs sous des prétextes  fallacieux et en mettant à mal à le vivre-ensemble déjà fortement ébranlé par le tribalisme ambiant qui a court dans le pays ?

Les dirigeants devraient prêcher la paix, l’amour et surtout le vivre-ensemble dans un Congo qui appartient à tous les Congolais et dire non l’exclusion et la xénophobie. La diversité ne devrait pas être une menace mais plutôt une force.

La victimisation engendre la haine

Comme l’affirmait Shaba dans son billet, tout Congolais ou un groupe de Congolais a le droit de s’associer et d’organiser des réunions. La liberté des réunions et d’associations est constitutionnelle en RDC. Tout comme la liberté d’opinion. Pourquoi quand un groupe de Congolais se réunit même si c’est sous une bannière régionale, une autre communauté se sentirait automatiquement visée ? Cette victimisation à outrance met aussi à mal le vivre-ensemble.

Encore une fois, l’unité dans la diversité c’est possible et c’est une force. Le Congo à lui tout seul, c’est plus de 450 tribus et ethnies qui s’étendent des fois sur plusieurs provinces. Je souhaite que cette entente se poursuive et qu’on ne cède pas aux jeux de liaisons dangereuses.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion