A travers la RDC, plusieurs provinces connaissent des conflits et des problèmes entre leurs députés locaux et les gouvernements provinciaux. En effet, il n’est pas rare de voir les exécutifs vivre à couteaux tirés avec les organes délibérants.
Très souvent, ces conflits interinstitutionnels débouchent sur la déchéance des gouverneurs. On a l’impression que les gens décident de se régler des comptes plutôt que d’agir pour l’intérêt de la population.
Il y a lieu de se demander ce que les députés ont produit en terme d’édits dans les Assemblées, en dehors des conflits, dans certaines provinces comme le Haut-Katanga, le Haut-Lomami, le Kasaï Central ou encore le Kongo Central. Ce qui est sûr, il est difficile de saluer le travail parlementaire accompli par les députés dans ces régions et même ailleurs.
En réalité, les organes délibérants ont pour mission de contrôler l’exécutif provincial et de légiférer par voie d’édits. Elles délibèrent dans le domaine des compétences réservées aux provinces, et ont le devoir de contrôler aussi les services publics provinciaux et locaux (article 197 de la Constitution). Dans la pratique ce n’est pas cas : on semble s’éloigner de l’esprit et la lettre du travail parlementaire.
Pas de chasse à la sorcière dans les Assemblées provinciales
Récemment, les Assemblées provinciales se sont distinguées par des conflits avec les gouverneurs des provinces. Les exemples sont légion. Marcel Lenge (Haut-Lomami), Atou Matubwana (Kongo Central), Jean Bamanisa (Ituri), Joseph Stephan Mukumadia (Sankuru), ont été évincés de leurs postes de gouverneurs.
Dans la pratique, certains n’auraient pas obtempéré aux injonctions des députés ou des leaders politiques de leurs regroupements politiques. Ce qui aurait ainsi ouvert les conflits interinstitutionnels en province. On se souviendra également de Jean-Claude Kazembe dans le Haut-Katanga en 2017, et de Célestin Mbuyu dans le Haut-Lomami. C’était dans les mêmes conditions !
Dans tous ces cas si décevants, le peuple n’a rien tiré aucun bénéfice. Même en évinçant des dirigeants accusés de corruption ou de mauvaise gestion. Puisque des députés ont fermé les yeux sur les mêmes faits imputés à ceux qu’ils ont remplacés dans certaines provinces.
Avoir un droit de regard dans les actions de l’exécutif provincial ne devrait pas être synonyme de chasse à la sorcière. Il s’agit de contrôler des dérives ou une gestion non-transparente et suggérer des améliorations. Selon moi, les déchéances injustifiées et les querelles intestines au sein des Assemblées provinciales retardent le développement de nos provinces.