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Lubumbashi : chaque gouverneur veut effacer les traces de ses prédécesseurs

En matière d’infrastructures, la RDC souffre d’un manque de coordination d’actions publiques. À Lubumbashi par exemple, chaque nouveau gouverneur de province préfère ne pas poursuivre les actions de ses prédécesseurs. Il choisit son chemin et repart à zéro, au mépris du sacro-saint principe de la continuité de l’État.

De Moise Katumbi à Célestin Pande Kapopo, en passant par Jean-Claude Kazembe, Lubumbashi, dans le Haut-Katanga, assiste à des actions de rupture totale dans le secteur de la construction des ouvrages publics. Trois gouverneurs dont les actions ont du mal à s’enchaîner. Au final, cela devient un éternel recommencement.

Trois hommes, trois démarches différentes pour une même province

Moïse Katumbi a laissé de nombreux chantiers en suspens, lorsqu’il a quitté ses fonctions de gouverneur du Katanga. Son successeur Jean-Claude Kazembe, premier gouverneur du Haut-Katanga, s’est lancé dans ses propres projets. Il n’a pas pu poursuivre par exemple la construction de la route destinée aux camions poids lourds afin qu’ils puissent contourner la ville. Les travaux restent suspendus à l’ouest de Lubumbashi.

Jean-Claude Kazembe a commencé de nouvelles routes urbaines, mais aussi la construction du nouveau gouvernorat de la province. Célestin Pande Kapopo, qui remplace Kazembe, a lui aussi d’autres priorités. Il distribue des transformateurs d’électricité, espérant lutter contre l’insécurité par l’éclairage des quartiers de Lubumbashi.

Une politique qui ne favorise pas le développement

Somme toute, les gouvernants congolais se succèdent et se « suppriment ». La rupture entre leurs méthodes de gouvernance rend impossible la réalisation d’un progrès véritable. Les grandes actions qui réussissent s’inscrivent toujours dans la durée, et dans la stabilité. Nos villes, nos provinces -et c’est la même chose dans toute la RDC- manquent de plans d’actions coordonnés. Chacun fait ce qui lui passe par la tête, afin que l’on parle de lui.

Aucun de ces dirigeants, ou presque, n’a jamais voulu poursuivre ne serait-ce que les bonnes actions de ses prédécesseurs. Pourtant, ils prétendent tous être au service d’un même peuple et d’un même Etat. Finalement, c’est un éternel recommencement. On pense « éliminer » son prédécesseur, mais on ne s’arme pas assez pour le dépasser. Le politologue Jeff Mudimbi appelle cette méthode : la « politique paroissiale ». Chacun agit selon son cœur, et le développement ne suit pas.

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Les commentaires récents (2)

  1. Bien dit Mr le politologue , c’est incroyable . J’ajoute par le dicton du Mahatma Gandhi qui a dit : c est que tu fais pour moi sans moi tu le fais contre moi .

  2. Évidemment ! Et cela est observé partout en RDC. Le principe de la continuité n’est pas assez respecté.