Les réseaux sociaux permettent de partager des informations en temps réel et sont devenus des baromètres influents de l’opinion publique en RDC. Ces plateformes attirent l’attention des décideurs, qui cherchent à y façonner et maintenir leur image de marque. Cependant, ces réseaux peuvent se transformer en tribunaux populaires, où la réputation d’une personne peut être détruite, souvent pour des accusations sans preuves.
Ce phénomène soulève de sérieuses préoccupations en RDC, où le recours à la justice populaire reste tenace. Dans ce contexte, la présomption d’innocence, principe fondamental de l’État de droit, est souvent ignorée. Une simple accusation sur les réseaux sociaux peut suffire à condamner une personne aux yeux du public, sans que les faits soient vérifiés ou que la justice ait eu l’occasion de se prononcer.
Réseaux sociaux, le bastion des accusations sans preuves
Des personnalités publiques ou des citoyens ordinaires peuvent ainsi être accusés de corruption, de fraude ou de crimes graves, uniquement sur la base de rumeurs diffusées en ligne. Ces accusations, relayées massivement, peuvent entraîner des conséquences graves : stigmatisation sociale, perte d’emploi, et dans certains cas, des violences physiques. La justice populaire, qui fait écho à des pratiques ancestrales où la foule se substituait aux tribunaux, trouve aujourd’hui un nouveau terrain d’expression sur les plateformes numériques.
La justice, en tant qu’institution, doit être le seul arbitre capable de déterminer la culpabilité ou l’innocence d’un accusé. Soutenir des accusations sans preuves sur les réseaux sociaux revient à légitimer la calomnie et l’injustice. Bien que les réseaux sociaux soient des outils puissants pour mobiliser l’opinion publique et sensibiliser sur des causes importantes, ils ne doivent en aucun cas se substituer aux institutions judiciaires.
Seule une démarche fondée sur le respect des droits et des procédures peut garantir que la vérité et la justice prévalent dans une société de plus en plus connectée.