Sous d’autres cieux, les bureaux de l’État inspirent respect et admiration. Chez nous en RDC, tout ce qui appartient à l’État fait pitié. Osez visiter certains bureaux de l’État dans nos territoires ou nos chefs-lieux des provinces et vous aurez envie de pleurer. Tout est en état de délabrement indicible.
Un jour, je suis entré dans un bureau de l’État pour retirer un document officiel. C’était dans une des divisions de l’administration publique. La première chose qui m’a frappé c’est qu’il n’y avait pas de place prévue pour les visiteurs. Pourtant, c’est un bureau censé accueillir régulièrement des demandeurs de ses services. Un des agents a dû me céder sa chaise et se tenir debout.
Un bureau sans mobilier
J’ai vu qu’il n’y avait pas de tables pour tous. Et les agents étaient obligés de s’attrouper autour d’une seule petite table pour travailler, l’encombrant de fardes et de plusieurs documents. En promenant les yeux, je pouvais voir des vitres cassées, des tôles de toitures rouillées à l’extrême, et un plafond en feuilles de bois trouées par les eaux qui semble-t-il tombent de la toiture… Dites-moi, dans ces conditions, quelle performance peut-on espérer d’un tel service de l’État ?
Dans le même local, quelques planches de bois sont utilisées comme mur pour séparer l’espace où s’assoit le chef de service de celui où travaillent les agents. Vous vous demandez si vous êtes dans l’antiquité ou au 21e siècle ! Et quand j’ai versé l’argent pour le document que j’étais allé chercher, la dame qui a perçu, n’avait même pas de tiroir où le mettre. Elle a tout simplement glissé les billets dans un sachet plastique noir. Voilà comment fonctionne l’État congolais.
Des agents à la main tendue
C’est malheureusement la situation dans plusieurs bureau de l’État en RDC. Vous trouvez des agents affamés et qui mendient auprès de ceux qui viennent leur demander service. Par ailleurs, faites un tour aux latrines derrière le bureau, vous allez vomir. C’est tellement sale et dégoûtant ! Il n’y a même pas où mettre le pied. Urines et matières fécales partout. Mais ce sont des latrines que fréquentent des gens qui parlent un très bon français. Franchement, l’État mérite mieux…