Décidément, les entreprises d’exploitation de diamant n’ont pas de chance au Kasaï-Oriental. Après la faillite de la Miba, la Société anhui Congo d’investissement minier (Sacim) était restée la seule entreprise minière opérationnelle dans la province. Mais depuis près de trois ans, la Sacim est à genoux. La faute à la mauvaise gestion.
Malgré d’immenses gisements de diamant dont dispose la province du Kasaï-Oriental, les entreprises minières peinent à exister. Créée en 2013 et gérée par des Chinois et des Congolais, la Sacim a essayé de relever le défi pendant quelques années, avant de subir presque le même destin que la Miba. Arrêts ou ralentissement de production, personnels impayés, des Chinois qui se comportent en colonisateurs sur une terre conquise…
Des travailleurs impayés depuis plusieurs mois
Lors d’une visite à la Sacim lundi 24 mars 2025, le gouverneur de la province du Kasaï-Oriental, Jean-Paul Mbwebwa Kapo, a dû se rendre compte de la gravité de la situation des travailleurs de cette entreprise. Certains sont impayés depuis 14 mois. De plus, ils affirment subissent terreur et persécutions de la part des dirigeants de la Sacim. Selon le porte-parole des travailleurs qui s’est exprimé devant le gouverneur de province, les rares ventes de diamant effectuées par l’entreprise le sont à leur insu. Et rien n’est donné aux travailleurs.
Plus grave, outre les maltraitances comme mode de gestion, l’entreprise a formellement interdit aux travailleurs de se constituer en syndicat pour défendre leurs droits. Des conditions de travail inacceptables. Le porte-parole des travailleurs a évoqué des cas de 64 de ses collègues décédés parce que sans moyen de se faire soigner, laissant des veuves et des orphelins abandonnés à eux-mêmes. « Un bon nombre de ces orphelins ne va pas à l’école depuis près de trois ans faute de prise en charge », a-t-il dit. Le gouverneur a promis de s’impliquer pour qu’une solution soit trouvée le plus rapidement possible.