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Sarkozy et ses amitiés avec le régime du président Kabila

L’ancien locataire de l’Elysée semble être le dirigeant français à avoir été plus proche de Kabila. Lors de son passage à Kinshasa, en mars 2009, le président français avait publiquement déclaré son amitié avec le président Kabila. Sur quelles bases se fonde l’amitié Sarkozy-Kabila ? En politique, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts.

Aujourd’hui Sarkozy est accusé de financement illégal de sa campagne électorale par des fonds libyens, environ 20 millions de dollars. Peut-on dire que dans son amitié avec Joseph Kabila il n’y a pas eu de contrepartie congolaise ? Si non, de quelle nature aurait été celle-ci ? A l’occasion de sa visite en RDC, en mars 2009, l’ancien président français, Nicolas Sarkozy affirmait être venu en « ami de la République démocratique du Congo ». Cette déclaration arrivait au moment où le régime de Kabila n’était plus en odeur de sainteté avec les Occidentaux. Cela était sans doute un soutien public et officiel, aux antipodes de ses pairs. Ce soutien était-il juste gratuit ?

Mars 2009 : une visite dite « d’amitiés »

Ce jour-là, l’ambassadeur de France en RDC à l’époque, Pierre Jaquemot, déclare à la Radio Okapi qu’il s’agit d’« une visite d’amitiés […] Le président Sarkozy veut témoigner au président Kabila son amitié et son soutien à la politique qu’il mène… » À l’époque, la dernière visite d’un président français en RDC datait de 1984. Donc c’est après une pause d’un quart de siècle qu’un président français prend l’initiative de venir visiter le pays de Lumumba.  De tous les locataires de l’Elysée, Nicolas Sarkozy est le dirigeant français qui a manifesté le plus de rapprochement avec le régime de Kabila en soutenant plus d’une fois les actions du chef de l’Etat congolais. Cette visite était l’élément qui avait relancé les relations entre les deux pays. Cependant, était-ce vraiment une relation d’amitié sincère ?  Cette rencontre de 2009 avait abouti à la signature d’un accord minier sur l’uranium entre l’entreprise française Areva et le gouvernement congolais. Un accord révélé la même année par Jeune Afrique.

Octobre 2016 : une condamnation timide

En cette période, le président congolais avait effectué une visite en France. Tout le monde reprochait ouvertement au régime de Kabila la non organisation des élections dans le délai constitutionnel, et surtout le possible maintien du président Kabila au pouvoir après la fin de son deuxième mandat. Ç’aurait été donc une bonne opportunité pour l’ancien président français de prendre une position qui dissiperait les soupçons. Interrogé sur le sujet par RFI, Nicolas Sarkozy s’est contenté d’affirmer : « Il repousse les élections, personne ne peut trouver cela normal. »

On peut brandir que ce n’était qu’une relation d’amitié entre deux hommes d’Etat. Mais moi j’y vois une relation  d’intérêt. Du donnant-donnant. Une relation qui va au-delà de la langue française, le patrimoine commun comme l’évoquait Nicolas Sarkozy lors de sa visite en RDC. Or, s’il est facile de voir ce que Sarkozy a gagné dans sa relation avec Kabila – les minerais du sous-sol congolais bien-sûr – il est cependant difficile de déterminer la part de Kabila dans cette amitié. Qu’a-t-il gagné de  Sarkozy et de la France ? Seulement un diner ?

 


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