Fuir la réalité de sa vie ? Se soulager d’une douleur physique ou psychologique ? Obtenir un plaisir immédiat ou se conformer à un modèle social plus exigeant… ? Les choix bien souvent sont multiples pour de nombreux enfants de rue. Hélas, beaucoup optent pour la solution la plus courte, la plus facile : se droguer. Et les substances utilisées vont de l’alcool aux produits les plus inimaginables, comme inhaler la vapeur d’une colle à base de latex, souvent utilisé en cordonnerie.
Ce qui est préoccupant c’est que les jeunes que j’ai vu se droguer ainsi n’ont qu’eux-mêmes pour conseillers. C’est le cas de ces enfants abandonnés à la rue.
Oublier un moment sa souffrance
La consommation de la colle détruirait lentement mais sûrement le corps et l’esprit de ces enfants (parfois âgés de moins de dix ans) déjà soumis à des difficultés terribles de la vie. D’autres en deviennent dépendants jusqu’à l’âge adulte, tellement ils endurent violences et intempéries dans la rue.
« Nous récupérons les boites de colle usagées auprès des ateliers de cordonnerie pour recueillir la quantité résiduelle de colle. Nous reconditionnons cette colle dans des flacons, pour en inhaler la vapeur », explique Tshitshi, un enfant d’une quinzaine d’années, vivant dans la rue depuis ses dix ans. Selon lui « par l’inhalation, le gaz de cette colle passe directement au cerveau et nous met dans un état de bien-être. Ça permet de nous déconnecter un moment des réalités insupportables de notre vie de shegué [enfants de rue. NDLR] ».
La colle de cordonnier, une drogue dangereuse !
C’est faute de connaissance que ces enfants vivant dans la rue s’exposent à des dangers qu’ils ne connaissent pas. Se droguer ne change malheureusement rien à leurs problèmes. Aidons ces enfants à sortir de la rue et à retrouver une vie normale en famille. Une infirmière interrogée sur place à Lubumbashi exprime son inquiétude : « La vapeur que ces enfants inhalent peut se loger dans le cerveau. À la longue, ils risquent de développer des maladies mentales. » Et voilà ! L’ennui c’est que notre société semble très peu intéressée aux problèmes de ces enfants. Mais en abandonnant ainsi ses jeunes à leur triste sort, on ne devrait donc pas s’étonner qu’il y ait tant de personnes très violentes dans nos rues.
En dépit des actions ponctuelles Des citoyens compatissants, pensons à l’encadrement pérenne de ces jeunes désoeuvrés….
Dans quelque chose dangereuse on peut y trouver quel bonne chose positive