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Et si Elon Musk était Congolais ?

Après avoir imaginé Elon Musk s’approprier la RTNC à travers un processus de privatisation, je me suis demandé ce qui se passerait si ce milliardaire était né Congolais. Notre pays ne manque pas d’hommes riches. Mais on ne connaît pas chez nous des gens hyper riches capables d’envoyer des hommes dans l’espace ou de se payer une méga plateforme numérique comme Twitter.

L’exercice philosophique consistant à imaginer de tels personnages parmi nous permettrait à mon sens de se préparer à mieux affronter leur part d’ombre. Alors qu’arriverait-il si le patron de Tesla et Space X était Congolais ?

Culte de la personnalité et armée de flatteurs

Elon Musk serait tantôt surnommé « le petit frère de Dieu » tantôt « le propriétaire de la marque Dollar » tantôt « l’idole des anges ». A sa propre initiative ou celle de ceux qui veulent profiter de ses largesses, le milliardaire serait divinisé pour le meilleur et pour le pire. Ceux qui ont plein d’idées pour participer à son culte de la personnalité se recrutent dans toutes les sphères de la société, avec en tête de liste les artistes musiciens, les animateurs télé et les jeunes influenceurs des réseaux sociaux.

Un milliardaire très porté sur la politique 

L’homme le plus riche du monde serait régulièrement sollicité pour jouer un rôle éminemment politique : appuyer un point de vue politique, prendre part à des conciliabules… Non, au Congo on n’a pas le droit d’être très riche et vivre paisiblement de son argent à l’écart de la politique active. On croirait qu’il n’y a aucun mur de séparation entre le monde des affaires et celui de la politique.

Elon Musk, l’immigré

Tout Congolais qu’il est, il vivrait probablement entre Paris et New-York ou entre Londres et Los Angeles. Quand on s’appelle Elon Musk, il n’y a tout simplement pas assez de biens qu’on peut se payer dans une ville comme Kinshasa ou Lubumbashi. Les belles affaires ont lieu dans les villes de l’Occident qui ont la réputation d’offrir luxe, confort, connectivité, gigantisme et sécurité. Le Congo est un grand pays géographiquement parlant, mais il est trop petit pour les super riches qui s’y sentiraient trop à l’étroit ou en insécurité.

Le Congo, haut lieu du néolibéralisme à l’africaine 

Elon Musk, le Congolais, serait le prophète, voire le gourou de la doctrine économique qui veut que l’Etat intervienne le moins possible pour réguler les affaires ou atténuer les conséquences néfastes des lois du marché. Notre milliardaire serait tellement heureux d’être né dans un Congo où depuis les années 80 l’Etat est quasiment absent de pans entiers de l’économie et des activités sociales. Le Congo est ce pays où un beau jour l’Etat a été amené à laisser les enseignants, les médecins ou les fonctionnaires facturer tout ou partie de leurs prestations.

Un tel désengagement est propice à l’éclosion des initiatives entrepreneuriales et théoriquement propices à l’accroissement de la prospérité pour tous. Avec Elon Musk comme ambassadeur, les Congolais seraient fiers de brandir les avantages du système néolibéral. Ce qui rend invisibles les externalités négatives telles que les inégalités toujours croissantes, la corruption des agents publics et la baisse des investissements dans la santé et l’éducation.

Ma question aux lecteurs : êtes-vous prêts à vivre dans un Congo marqué par le pouvoir des hommes riches ?

 

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