Les Congolais ont applaudi l’invalidation de 82 candidats députés pour fraudes électorales documentées. La Céni était appelée à prendre des mesures et elle l’a fait. Pour moi, l’invalidation ne suffit pas : il faut frapper durement les fraudeurs. Les rendre inéligibles !
Je voudrais d’abord relever le fait que ces fraudeurs présumés n’étaient pas que de l’Union sacrée. Toutes les tendances politiques de notre pays ont trempé dans la fraude électorale, le bourrage d’urnes, l’incitation à la violence et d’autres méfaits dénoncés dans la communication de la Centrale électorale.
Des partis de l’Union sacrée en passant par Ensemble pour la République et d’autres formations de l’opposition, des mandataires publics, deux ministres en fonction, quatre gouverneurs, un député, une sénatrice, des professeurs d’université… le constat est amer et dépeint une classe politique sans éthique ni intégrité.
Inéligibilité à vie !
À mon avis, la Céni ne devrait pas se limiter à invalider les fraudeurs pour cette mandature. Elle devrait serrer la vis jusqu’au fond en les frappant d’inéligibilité aux scrutins de 2028. Pourquoi pas l’inéligibilité à vie ! Cela leur donnera une leçon. Cela aura pour avantage de dissuader de futurs fraudeurs et de rendre crédibles les élections en République démocratique du Congo. Je demande au président de la République de veiller à ce que le prochain gouvernement, au nom de la moralisation de la vie publique et de la lutte contre la corruption, ne puisse pas intégrer les fraudeurs susmentionnés ; et surtout les déchoir de leurs fonctions actuelles si la justice confirme les cas présentés par la Céni.
Les élections du 20 décembre 2023 nous auront montré une fois de plus que le problème de notre pays se situe au niveau de son élite et de sa classe politique. Les connaissances acquises au niveau supérieur et universitaire, les titres et autres fonctions honorifiques, ne suffisent pas à faire d’une personne, un leader. Majorité, opposition et société civile, le constat est partout le même.