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Sugar-daddys : la pauvreté pousse des filles dans les lits d’hommes âgés

Appelés « papas impolis », les sugar-daddys sont de plus en plus présents dans la vie de certaines jeunes filles de Bukavu. Ils sont à la fois amants et, en quelque sorte, pères en subvenant aux besoins de ces filles. Qu’est ce qui pousse ces dernières à entretenir des relations avec des hommes qui ont parfois l’âge de leurs géniteurs et qui, de surcroit, pour la plupart sont mariés ?

J’ai posé la question à certaines de ces jeunes filles, et j’en retiens deux grands coupables : la société et la pauvreté.

La pauvreté, la cause majeure de ces relations ?

Elles sont nombreuses à mener une vie de misère. Et qui peut se contenter d’une telle vie, quand le cinéma, la mode et les livres ou les tendances nous montrent tous les jours des choses qu’on envie ? Avec quelles fringues se poster sur Instagram ? Comment attirer l’attention sur Facebook ou Snapchat quand on ne fréquente pas des restaurants de luxe qu’il y a en ville ? Quand la famille ne peut pas t’offrir tout cela, il y a un sugar-daddy quelque part, prêt à le faire.

C’est pourquoi certaines filles optent pour des relations avec des hommes âgés, mais qui ont de l’argent. C’est leur chance pour pouvoir avoir un semblant de vie de rêve. En tout cas, au moins pour un certain temps. C’est la situation d’Émilie (nom emprunt), une jeune fille que j’ai rencontrée. Elle témoigne : « La vie n’est pas du tout facile quand on se retrouve sans argent et que ta famille est dans l’incapacité de te donner ce dont tu as besoin. J’avoue que ça m’a pris du temps pour me décider de coucher avec des hommes ayant à peu près l’âge de mon père. C’est grâce à l’une de mes amies que je suis, finalement, parvenue à l’accepter. Elle a su me convaincre. Maintenant, cela ne me dérange plus d’être avec un homme âgé, tant qu’il me soutient financièrement. »

Quant à moi, je ne saurais pas juger Émilie, ni beaucoup d’autres filles qui font cela. En revanche, j’ai rencontré aussi des filles qui ont décidé de se prendre seules en charge. Elles se lancent dans de petits commerces par exemple, tout en poursuivant leurs études.

La société contribue à encourager ce genre de relations ?

Dès leur plus jeune âge, on inculque à la plupart des petites filles des idées selon lesquelles l’argent ne doit provenir que de l’homme. En grandissant avec ces idées en tête, elles se retrouvent alors en face d’un grand dilemme avec les sugar-daddies. Avec le background que la société leur a offert, elles ne sauront pas résister aux sollicitations de ces hommes.

Dans certaines familles, quand les filles ramènent des cadeaux ou de l’argent, personne ne tente de savoir leur provenance. Je crois que c’est en quelque sorte une façon d’encourager ces filles-là. « Tant que j’aide de temps en temps à la maison, la provenance de l’argent n’est pas leur préoccupation principale », me dit Émilie.

Pourquoi les parents ne cherchent-ils pas à en savoir plus alors qu’ils savent que leurs filles ne disposent pas d’une source de revenus ? C’est cela leur faute. Pire, quand une belle jeune fille arrive à manquer de certaines choses, on lui dira : « Mais comment se peut-il qu’une si belle fille manque de ceci ou de cela ? »

Il y a ici plusieurs notions, d’où la difficulté de conclure mon article. D’un côté, une jeune fille a le droit d’être en relation avec qui elle veut. C’est son droit de disposer de son corps. Il peut aussi arriver qu’il y ait un vrai amour entre deux personnes de générations différentes. Malheureusement ici, en cas de pépins, la fille est vite abandonnée et l’homme retourne dans sa famille. Ayant été habituée à l’argent facile, cela devient très difficile pour elle de se prendre en charge.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Très joli article… cependant il y a des coquilles Dedans. vers la fin notamment, vous auriez dû écrire ayant été habitué et non ayant été habituée. L’accord ne doit pas avoir lieu car il s’agit du participe passé avec l’auxiliaire avoir. ça s’accorde en genre et en nombre avec le COD. Il n’y a pas de COD.

  2. Et ceci est à la base de beaucoup d’avortements, je pense que nos jeunes sœurs ont copiées des caractères burundaises et rwandaises.