La mort d’Alexandra au Canada, une jeune fille pleine de promesses, nous a profondément bouleversés. Son départ prématuré a réveillé en nous une tendresse que beaucoup n’auraient soupçonnée. Le cri déchirant de sa mère a traversé les cœurs, faisant naître une empathie immédiate, même pour ceux qui ne la connaissaient pas.
Le président de la République a reçu la famille, leur offrant son soutien et promettant de faciliter le rapatriement du corps. Pourtant, certains y ont vu une manœuvre politique visant à augmenter son capital sympathie.
Indifférence face aux naufragés du MV Merdi
Mais pourquoi une telle émotion pour Alexandra et non pour les naufragés du MV Merdi ? Les cris de détresse du Congo semblent aujourd’hui tomber dans l’indifférence générale. Les tragédies se succèdent si rapidement qu’elles deviennent presque banales. Sommes-nous devenus insensibles à la souffrance du pays ? À force de voir un Congo qui saigne sans cesse, avons-nous appris à détourner le regard pour éviter de sombrer ?
Le président, censé être le garant de la nation, ne montre pas la même implication face aux autres drames. Pourtant, il assiste à des matchs de football, même sans grand enjeu, comme le récent affrontement entre les Léopards et la Tanzanie. Mais face aux naufragés, aux réfugiés ou aux victimes de catastrophes, il brille par son absence. Plus de cent morts à la prison de Makala n’ont pas suffi à le pousser à se déplacer. Cela témoigne d’un désintérêt vis-à-vis des souffrances des plus démunis.
Sommes-nous, nous aussi, gagnés par cette indifférence ? Ou est-ce la douleur continue du Congo qui nous pousse à nous résigner ? Les questions restent posées.