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Les trois critères pour élire un candidat 

À l’approche des élections, les différents états-majors politiques s’apprêtent à aller à la conquête des voix pour briguer des sièges dans les assemblées. Certains visent la magistrature suprême. Mais comment reconnaitre un bon candidat ? Par quoi identifier quelqu’un en fonction de ses ambitions ?

A ce sujet, l’activiste congolais Floribert Anzuluni répond aux questions de Habari RDC. Nous l’avons rencontré à Kinshasa.

Quelles sont selon vous les qualités essentielles d’un bon candidat ?

Floribert Anzulini : premièrement, un bon candidat doit avoir l’amour du pays. Quel que soit l’intellect ou la richesse qu’on peut avoir, cela n’est rien si l’on n’a pas l’amour de la patrie. Sinon, on sera prêt à trahir le pays et à le vendre au plus offrant. Deuxièmement, il est important que les électeurs analysent le parcours de chaque candidat. Nous avons eu trop à faire à des personnes sulfureuses, impliquées dans des scandales qui viennent se cacher derrière des listes électorales. L’intégrité et les compétences sont des éléments clés pour un bon candidat.

Le troisième critère c’est la redevabilité et le niveau d’interconnexion avec les citoyens. Nombreux, une fois aux affaires, se sont plongés dans l’opacité et le manque de transparence. Un élu se doit de s’engager solennellement à respecter un pacte social. C’est cela la logique même de notre engagement à travers la campagne Congo Tolingi que nous avons lancée à travers le pays.

C’est quoi la politique pour vous ?

La politique n’est pas censée être un métier, c’est plutôt une sorte d’apostolat pour lequel une personne s’engage à œuvrer en faveur du bien collectif suivant un courant de pensée, une idéologie ou une doctrine. Vous trouverez ainsi ailleurs des socialistes, des écologistes, des progressistes, des humanistes, des chrétiens libéraux, etc. Malheureusement dans notre pays, la politique est devenue un job où nombreux vont pour s’enrichir et gravir des échelons de la société sans trop d’efforts. L’être est utilisé pour accumuler des biens au détriment de la majorité.

Vous pensez donc que la classe politique congolaise actuelle est à l’image de ce vice que vous décrivez ?

Ce n’est pas moi qui le dis. Je rappelle qu’avec d’autres acteurs de la société civile, nous avons lancé une campagne de consultations populaires dénommée « Congo Tolingi » pour connaître les problèmes prioritaires de la population. À l’issue de ces échanges, le ressenti général qui s’en dégage est celui d’une classe politique mercantile et déconnectée des réalités du peuple.

Si tous les politiciens sont mal vus par la population, qui placera-t-elle à la tête des institutions ?

Faute de suffisamment d’éducation et d’informations sur le rôle de nos institutions et de leurs acteurs, la population n’a pas su, à chaque cycle électoral, disposer d’éléments d’évaluation pertinents pour évaluer les animateurs de nos institutions. C’est ainsi que l’on pense à tort que le rôle d’un député serait de construire des ponts, des routes ou faire des dons. Très peu s’interrogent sur le caractère législatif et le contrôle que les élus devraient faire sur l’exécutif.

Si les députés faisaient bien leur travail, les scandales à répétition de millions épinglés dans les rapports de l’IGF par exemple auraient pu être évités ou dénoncés à temps. Les éléments contenus dans le contrat social permettent aux citoyens d’évaluer un candidat sur la base de sa capacité à résoudre à son niveau les problèmes qui y sont repris.

 

 

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