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Tshisekedi – Église catholique : la guerre !

Entre l’Eglise catholique et le régime Tshisekedi, les hostilités semblent désormais ouvertes. On assiste à des tirs croisés ! Mais à qui profitera ce bras de fer ? Qui de l’église ou du pouvoir a perdu le Nord ?

« L’Etat et l’Eglise ont l’obligation de collaborer. Parmi vous, certains ont pris une tendance dangereuse qui risquerait de diviser notre nation. Je n’accepterai pas une telle dérive ». Cet extrait du discours du président Tshisekedi le 25 juin 2023 à Mbujimayi, alors qu’il assistait au jubilé d’argent de Mgr Bernard Kasanda, confirme un divorce déjà perceptible depuis plusieurs mois entre le régime et la toute-puissante Église catholique. Ces scènes où l’on voyait le président et le cardinal Ambongo bras dessus bras dessous, ne sont plus qu’un lointain souvenir.

Les frustrations accumulées par l’un et l’autre camp ces quatre dernières années ont eu raison d’une idylle qui avait pourtant de beaux jours. En effet, les dernières années Kabila étaient pourtant marquées par la complicité d’actions entre l’UDPS, parti du président, et la Cenco. Les deux étaient en première ligne des manifestations pour « mettre Kabila à la porte ».

Chasser le naturel, il revient au galop !

On s’attendait alors à voir une église pro-pouvoir. Que nenni ! Droite dans ses bottes, la Cenco a, dès les premières heures, remis « en cause la crédibilité des résultats publiés par la Céni », les qualifiant de « déni de vérité ». Le président de la Cenco, Mgr Marcel Utembi disait alors ne reconnaitre le nouveau président que « par respect des institutions ». « La Cour constitutionnelle a confirmé les résultats du scrutin présidentiel, que pouvons-nous faire ? Nous nous plions devant ce verdict », avait alors conclu Mgr Utembi au micro de La Croix.

Toutefois, une accalmie a été observée quelques mois après quand le cardinal Ambongo, de passage aux USA, avait appelé la communauté internationale à « aider Félix Tshisekedi en affaiblissant Kabila, mais aussi en offrant une protection au nouveau président ».

Les amourettes ont malheureusement été éphémères. Plusieurs dignitaires du pouvoir reprochent désormais à l’Eglise catholique d’être du côté de l’opposition, principalement du côté de Moise Katumbi. Ce à quoi la Cenco a répondu vendredi 23 juin au cours d’une conférence de presse tenue à Lubumbashi, une ville connue pour être le fief de Katumbi. Drôle de coïncidence !

« La Cenco ne roule pas pour les individus. La Cenco ne roule pas pour le pouvoir. La Cenco a toujours défendu des valeurs », avait déclaré Mgr Nshole. Il a dit avoir constaté que le pouvoir de Tshisekedi « commence à faire les choses qu’il a critiquées hier ».

Réponse du berger à la bergère, le président Tshisekedi a promis de s’attaquer « sans hésitation ni remords à tout Congolais qui mettrait en danger la sécurité et la stabilité de notre pays », même s’il devrait s’attirer des attaques du genre : « Violation des droits de l’homme, privation des libertés. » Le président a été très clair : « Je n’ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit. Je n’accepterai jamais une dérive qui s’est dessinée au sein de l’Eglise catholique. »

Le décor est donc planté pour une guerre ouverte. La Cenco semble avoir choisi son camp : celui des marginalisés et des faibles, face à un régime peut-être aveuglé par l’ivresse du pouvoir. Comme quoi, nul ne peut se débarrasser de sa vraie nature, même pas les évêques.

Dans cette guerre, le pouvoir laissera certainement des plumes, pas l’Eglise. Il devrait comprendre qu’elle a tout à perdre dans son bras de fer avec l’Eglise.

 

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