Après les émeutes du 19 et 20 octobre dernier qui ont coûté la vie à plus de 50 personnes selon des ONG des droits de l’homme, le gouverneur de la ville et de la province de Kinshasa avait interdit toutes les manifestations politiques jusqu’à nouvel ordre. Mais le rassemblement (plateforme réunissant plusieurs partis politiques dont l’UDPS et le G7) présidé par Tshisekedi prévoit un meeting populaire le samedi 5 novembre à la place Triomphale.
Une autre manifestation est prévue par la même plateforme le 19 novembre afin de protester contre la violation de la Constitution par le gouvernement et le report des élections. Un bras de fer est à venir donc.
Le leader maximo veut parler au peuple et à la communauté internationale
Au meeting de ce samedi 5 novembre à 11 heures à la place Triomphale, qui devrait être animé par monsieur Étienne Tshisekedi en personne, le président du conseil des sages du rassemblement, il sera question de « fixer l’opinion tant nationale qu’internationale sur les enjeux politiques de l’heure », explique leur communiqué.
« Le gouverneur de Kinshasa n’a pas le pouvoir d’interdire le meeting », affirme le secrétaire général de l’UDPS Jean-Marc Kambund-a-Kambund, concernant l’interdiction par le gouvernorat de Kinshasa de manifester.
On ne saura vous encadrer semblent dire les autorités de Kinshasa
« En vue de garantir les conditions de tranquillité et de sérénité nécessaires à la vie en communauté, à la tolérance et à la consolidation des valeurs citoyennes et démocratiques, l’exécutif provincial de Kinshasa, sans préjudice de la liberté de manifestation consacrée dans la Constitution, et conformément à la loi sur les manifestations et réunions publiques en vigueur, rappelle à l’opinion sa décision du 22 septembre 2016 consistant à différer, jusqu’à nouvel ordre, sur toute l’étendue de la Ville de Kinshasa, tout rassemblement, toute manifestation à caractère politique étant donné que les organisateurs ne donnent aucune garantie quant à leur capacité de conduire, sans débordement, une manifestation sur la place publique » , annonce en effet le communiqué du gouvernorat de Kinshasa.
Mesure jugée anticonstitutionnelle
Dans un communiqué, l’association africaine de défense des droits de l’Homme (ASADHO) s’est dite très préoccupée par cette mesure d’interdiction générale des manifestations.
« l’interdiction des manifestations pacifiques dans la ville de Kinshasa est illégale », a déclaré Jean Claude Katende son président sur 7sur7.CD . Selon lui, le gouverneur de la ville de Kinshasa se rend coupable de violation de la Constitution « en interdisant les manifestations pacifiques pour une durée indéterminée. Même lorsque l’état de siège ou d’urgence est décrété, période où les libertés individuelles et collectives sont légalement limitées, la période est de 30 jours ».
Pour sa part, le bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme (BCNDH) dit avoir déjà entamé des processus en amont pour éviter un bain de sang en multipliant des rencontres avec les partis politiques et les autorités congolaises.
A deux jours du 5 novembre, l’issue de ce meeting reste incertain avec d’une part le gouverneur qui ne lève pas sa mesure et d’autre part le rassemblement qui tient mordicus à cette rencontre.
Le Gouverneur de kin doit savoir que la loi est dure mais elle reste la loi,càd elle doit toujours etre appliquée.La constitution prevoit les manifestations publiques et reconnait les activités politiques.Si lui estime qu’il ne saura pas encadrer les manifestants,il n’a qu’à demissionner,car cela prouve que l’Etat devient incapable de gerer son peuple.
D’autre part,nous observons ici et là les activités publiques des partis de la MP,alors que la loi revet un caractère impersonnel,càd ne peut pas viser une seule catégorie de gens.UDPS a droit de tenir son meeting.