Le lac Tanganika est à la ville de Kalemie ce qu’est le Nil à Louxor en Égypte. Accrochés aux mamelles de ce lac, les Kalémiards vivent essentiellement des cultures vivrières et de la pêche. Mais l’économie du chef-lieu de la jeune province du Tanganika peine à décoller, car non diversifiée.
Un lac, une plage et un port, le tout presque inexploité. Voilà l’image actuelle de la ville de Kalemie. Sa population vit grâce aux activités des champs, de l’élevage et de la pêche artisanale. L’économie est tributaire de ces activités non industrialisées et peu variées. Pourquoi ne pas développer le tourisme ?
Le port de Kalemie ressemble pratiquement à un cimetière de bateaux hors d’usage. Quelques embarcations seulement relient Kalemie à Bukavu, mais aussi à la côte tanzanienne d’où vient la quasi-totalité de produits manufacturés.
Le tourisme pour booster son économie
Ville sablonneuse et bordée par le magnifique lac Tanganika, Kalemie devrait se tourner vers le tourisme pour relancer son économie. Ce lac et sa belle plage pourraient en être les piliers s’ils étaient mieux exploités. En effet, ils constituent un atout grâce auquel peut se développer une très grande industrie touristique. Le climat chaud et humide est aussi un facteur déterminant pour les activités touristiques.
Croisières, surfs, natation, sports de plages et tant d’autres activités peuvent attirer des touristes tant nationaux qu’étrangers. Une fois le tourisme relancé, l’arrivée massive des visiteurs pourrait aider d’autres secteurs à se développer. Exemple : l’artisanat et autres filières de services qui n’attendent que des opportunités.
Il y a aussi ce manque criant d’électricité dans la ville. Bendera, la centrale hydroélectrique qui alimente Kalemie, possède des machines vétustes et mal entretenues. Conséquences : les petites et moyennes entreprises tournent au ralenti depuis des années, faute d’avoir suffisamment de courant.
Des services à améliorer avant tout
Le développement du tourisme à Kalemie demande une grande organisation. D’une part, l’aménagement des espaces de forte attractivité, d’autre part, la création de structures d’accueil : hôtels et restaurants de qualité, par exemple. Dans ce domaine, la ville ne compte qu’une dizaine d’établissements hôteliers viables. C’est le cas de Musalala, Murumbi et quelques couvents de religieux qui offrent ces services.
Côté gastronomie, les variétés des poissons du lac (mikebuka, kasangala, ndakala…) et la viande de bœuf et de chèvres peuvent être proposées aux touristes en diverses recettes.
Malheureusement, Kalemie manque de personnel qualifié : guides touristiques, cuisiniers, majordomes, réceptionnistes, femmes de chambres. Mais Kalemie n’est pas une exception, le Congo a des difficultés à développer son secteur touristique malgré son fort potentiel.