article comment count is: 1

Les violences sexuelles supplantées par les débats politiques

En République démocratique du Congo, les violences sexuelles ont connu une baisse déterminante au cours du mois de mai : 6 cas contre 49 un mois avant. Mais plus les débats avancent sur la tenue d’élections en 2016, moins les violences sexuelles préoccupent la communauté nationale. Pourtant, il faudrait que la tendance actuelle s’améliore.

Les rapports de la Monusco sur les violences sexuelles, de janvier à mai, donnent trois tendances remarquables, que vous trouverez dans le graphique ci-dessous.

Le Bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l’homme, un organe représenté en RDC au sein de la Monusco, a recensé 135 cas de violences dont des femmes et des filles ont été victimes. Deux leçons se dégagent lorsqu’on observe les chiffres :

graphique 1

  • La première leçon : le mois de mai 2016 a enregistré 6 cas le taux le plus faible depuis le début de l’année avec une moyenne mensuelle de 27 cas.

Si le rapport n’indique pas les raisons de cette baisse, je crois savoir que la traque aux groupes armés en cours au Nord-Kivu l’explique en partie dans la mesure où les principaux auteurs de ces violences sont ceux visés par les opérations de l’armée.

  • La deuxième leçon : avril (49 cas) a été le mois le plus violent pour les femmes congolaises, presque pareil pour janvier (44 cas), alors que février et mars ont enregistré 18 cas chacun.

graphique2

Les rapports de la Monusco indiquent aussi les auteurs de ces violences sexuelles : les groupes armés qui pullulent à l’est de la RDC responsables de 88 cas sur 135. La milice Raïa Mutomboki est première avec 34,8% des cas suivie des Forces de Résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) avec 22,2%. L’armée et la police sont aussi listées : 11,1% et 9,6 devant « les autres » (14,1%) auteurs identifiés parmi la population civile.

graphique 1

Enfin, le Nord-Kivu reste la principale zone touchée par les violences sexuelles identifiées par la Monusco : 51,9%. La province de l’Ituri dans l’ex-province Orientale, occupe 25,2% des cas imputés aux FRPI alors que le Haut-Lomami (5,2%), dans l’ex-Katanga, s’inscrit au registre des violences sexuelles.

Les violences sexuelles méritent d’attirer davantage l’attention du monde tant elles sont dévastatrices. Malheureusement, l’actualité politique sur les élections hypothétiques en 2016 ne permet pas d’alerter le monde sur la nécessité d’améliorer la tendance à la baisse enregistrée en mai 2016.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (1)