Du 18 décembre au 28 décembre, le gouvernement a ordonné aux sociétés de télécommunications du pays de limiter l’accès aux réseaux sociaux. Nous vivions, jusqu’à ce mercredi, sous la « web-censure » sans savoir exactement quelle était notre infraction. Cependant, malgré ces mesures jugées draconiennes, les congolais étaient toujours en ligne sur Facebook, Twitter, Youtube et autres réseaux sociaux. Comment faisaient-ils ? Quel est donc l’impact d’une telle mesure si tout le monde sait comment la contourner ?
« Anti Mende »
« En termes simples, les VPN (Virtual Private Network) sont un système permettant à son utilisateur de naviguer de manière anonyme sur internet », explique Rodrigue Masunda, un jeune étudiant en informatique. « Comme j’ai un téléphone Android, je vais sur Play store ; là, je tape « VPN » et le Store me propose plusieurs applications. Alors je choisis celle qui me plait. Selon moi, le meilleur c’est Super VPN. C’est ça que j’utilise depuis la censure », ajoute-t-il, en manipulant son smartphone.
A Kinshasa, plusieurs noms ont été attribués à ces applications salvatrices. Les uns appellent ça « anti Mende », en référence au ministre de la communication Lambert Mende, célèbre pour sa lutte contre les médias libres. « Je ne savais pas comment me connecter sur facebook, alors ma fille a installé sur mon téléphone cette application qu’elle appelait « anti mende » et ç’a marché » raconte une maman du quartier Righini. D’autres, plus ironniques encore, disent que VPN est le sigle d’un nouveau parti politique denommé « Vision Pour la Nation ».
Facebook, plus dangereux que les rebelles ADF qui massacrent la population à Beni ?
Ce n’est pas pour la première fois que des telles mesures ont été prises au Congo. Les autorités auraient dû considérer les conséquences de ce qui s’est passé en Janvier 2015 : le gouvernement avait coupé la connexion internet et les services SMS sur toute l’étendue du territoire. Cela avait couté une perte de 15 millions de dollars aux opérateurs économiques installés dans le pays.
Vraisemblablement le gouvernement n’en a cure. Et à moi de m’interroger :
Quel a été l’impact de la censure des réseaux sociaux sur les recettes des opérateurs téléphoniques ? Quel a été le manque à gagner pour les services des impôts ? Dans quelle mesure la question des droits de l’homme a été affecté par tout cela ?
Alors que le gouvernement veut faire croire que les réseaux sociaux sont plus dangereux que les ADF et les Mai-Mai, je continue à gratter la tête, incapable de trouver les réponses à mes questions.
nous assistons a toutes formes de violation de droit en rdc et privé tout un peuple de la communication c’est une violation grave de liberté d’expression
« Au gouvernement la censure, au peuple les VPN » ! A César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu, et au peuple ce qui est au peuple !
Ils vivent encore à l’âge de la pierre taillée, ceux qui croyaient pouvoir nous empêcher de communiquer durant cette période !
Ils ne se donnent pas la peine de lire ni l’histoire ni La Fontaine :
— « A malin, malin et demi » !
— « Rira bien qui rira le dernier » !
Un bel article vraiment !