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Tous les Congolais ne sont pas que des Bantous

Souvent, lorsque les Congolais utilisent des expressions comme « dans notre culture bantoue » ou « dans nos coutumes », ils font référence aux valeurs et croyances de l’ethnie dominante : les Bantous. On a tendance à croire que les 100 millions d’habitants du Congo ne sont constitués que de groupes connus : Luba, Lunda, Shi, NeKongo, Ngala, Mongo, Pende, etc. Ces différents groupes ethniques, bien que représentatifs de la population congolaise, ne sont pas les seuls au Congo.

Les Ngbandi, vivant au nord de la RDC par exemple, ne sont pas des Bantous, mais issus du groupe dit des Soudanais. On les appelle Sango en Centrafrique. Bien que le président Mobutu en soit issu, il a durant son règne, maintes fois fait référence aux traditions bantoues dans sa politique culturelle (authenticité, recours à la toque du léopard, etc.).

Dans l’imaginaire collectif congolais, les Nilotiques sont souvent dépeints comme des étrangers, alors qu’il existe des ethnies qui s’y rattachent en RDC. C’est le cas entre autres des Alur de Mahagi. L’on retrouve également des Hamites dans certaines ethnies comme les Baluzi chez les Bashi, ainsi que les Pygmées, considérés comme les premiers autochtones, font partie des 5 groupes peuplant la RDC.

À la faveur des tensions politiques et pour des raisons économiques, le modèle bantou s’est imposé comme référence linguistique, culturelle et sociétale absolue. Dans de grandes villes comme Kinshasa, parler des « Nilotiques » par exemple, renvoie dans la conscience collective à des étrangers. Lors d’un voyage dans le Congo profond, j’ai pu constater la méfiance régnant entre Pygmées et Bantous pour le contrôle des terres, mais aussi pour certains droits, tel que le mariage interethnique. Marginalisés, les Pygmées vivent en communautés recluses, et il n’est pas rare que des violences éclatent avec les Bantous.

À chaque fois qu’on aborde la question de l’inclusivité en RDC, c’est très souvent le caractère politique qui est mis en exergue. Dans le processus de création de notre pays, le fait de considérer beaucoup plus les cinq groupes ethniques, a abouti à créer des clivages et des tensions latentes entre les communautés.

Je pense que la première chose à faire est d’éduquer les masses sur la diversité ethnique et culturelle congolaise. Nous ne connaissons pas bien notre pays et les peuples qui le constituent, à tel point qu’on en arrive à considérer certains d’entre nous comme des étrangers. La République démocratique du Congo est jusque-là une création politique. Il nous appartient de créer un autre Congo qui soit multiethnique et où toute notre diversité ethnique est pleinement intégrée.

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Vous avez totalement raison et c’est ce qui peut provoquer à la longue la division de la république démocratique du Congo un jour.

  2. Je ne comprends pas ce que veut insinuer cet article, c’est pourquoi je le trouve va utile en raison qu’il veut réveiller des mauvaises tendances dans l’esprit de certains.
    Nul n’ignore qu’il n’y a pas que les Bantous qui soient en RDC et d’autres peuples (communautés) qui vivent en RDC. Ce que je ne digère pas bien, est que parmi ces autres communautés, il y a une à l’aucurence les Banyamulenges qui se déclare minoritaire et vulnérable au détriment d’autres communautés qui monte sur le créneau étalant sa vulnérabilité, laquelle soutenue par la fameuse communauté internationale pendant que les autres plus vulnérable qu’elle gardent le calme. C’est en citant celle-ci que j’ai trouvé non utile cet article car il semble lui donner encore de la valeur par rapport aux autres.
    La question que je me demande, pourquoi les autres communautés ne réclament pas la protection et la promotion selon l’article 51 al.2 de la Constitution pendant qu’elles sont plus vulnérables que le Banyamulenges?

  3. Je ne peux m’empêcher de vous ovationner.
    La grandeur de notre pays est plus bénéfique en sa diversité qu’en sa superficie. Cette diversité est la première richesse dont l’ÉTERNEL nous a dotés. SI utilisée avec Amour, Elle construira un Congo grand dont nous rêvons. Merci M. T. Kalonji, l’auteur.

  4. Je ne peux m’empêcher de vous ovationner.
    La grandeur de notre pays est plus bénéfique en sa diversité qu’en sa superficie. Cette diversité est la première richesse dont l’ÉTERNEL nous a dotés. SI utilisée avec Amour, Elle construira un Congo grand dont nous rêvons. Merci M. T. Kalonji, l’auteur.