Le 20 décembre 2023, les Congolais ont renouvelé leur confiance à Félix Tshisekedi, qui a remporté la présidentielle avec un peu plus de 73% de suffrages. Ce scrutin a été marqué par des tensions et des controverses, notamment des accusations de fraudes et de bourrages d’urnes. L’unité nationale en a pris un coup.
La campagne électorale elle-même a été émaillée de discours incendiaires par exemple sur la question de la nationalité congolaise et la participation de ceux que le président sortant a qualifiés de « candidats de l’étranger ». Ces débats ont creusé des clivages entre ethnies dans la société congolaise, fragilisant la cohésion nationale.
Premier chantier de Tshisekedi : rassembler
Face à cette situation, le président réélu, Félix Tshisekedi, a un défi de taille pour son second mandat. Comme l’a souligné Trésor Kibangula, de l’Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence (Ebuteli), le premier chantier de Tshisekedi devrait être de rassembler les Congolais. Il s’agit d’une tâche primordiale pour restaurer la cohésion nationale et assurer l’avenir du pays. Une tâche qui s’avère ardue, surtout dans le Grand-Katanga, une région qui a massivement voté pour l’opposant Moïse Katumbi. Dans cette région, certains n’hésitent pas à exprimer leur volonté de faire sécession au grand Katanga.
Par ailleurs, il y a la menace de l’Alliance fleuve Congo, le mouvement politico-militaire dirigé par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Il jure de marcher sur Kinshasa pour renverser Félix Tshisekedi. Ce mouvement se présente comme le défenseur de la souveraineté nationale et de la démocratie, accusant le président sortant d’avoir truqué les élections et d’avoir trahi le peuple congolais.
Alors que le second mandat de Tshisekedi commence, la République démocratique du Congo se trouve à la croisée des chemins. Le défi de réunir un pays divisé est immense, mais c’est un défi que le président et le peuple congolais doivent relever ensemble pour assurer un avenir stable et prospère pour tous. Pour cela, Félix Tshisekedi devra, par exemple, mettre en place un gouvernement d’union nationale.