Samy Badibanga accomplit ses 100 jours comme Premier ministre le 1er avril. Malheureusement, dans cette période, son tableau laisse à désirer. Quel bilan de ses actions ?
Après 100 jours à la tête d’une fonction, il est permis de faire un premier bilan, ne serait-ce qu’à titre indicatif. Samy Badibanga a été investi dans ses fonctions de Premier ministre le 22 décembre 2016. Il totalise 100 jours le 1er avril 2017. Dans son discours d’investiture, il s’était fixé trois objectifs : consolider la cohésion nationale, organiser les élections et répondre à la crise économique et sociale.
Consolider la cohésion nationale
100 jours après, aucun de ces objectifs n’a été atteint, ou tout au moins, n’a eu un début de concrétisation. La raison est simple : Badibanga lui-même est un problème et ne peut résoudre d’autres problèmes. Il n’a ni charisme ni légitimité nécessaire pour prétendre inciter à la cohésion nationale. Rien que sa présence à la tête du gouvernement constitue déjà une entrave à cette cohésion. Il a été nommé Premier ministre sur la base d’un accord de la Cité de l’Union africaine très contesté par la population.
A l’annonce de la nomination de Samy Badibanga, tensions sociales et émeutes se sont exacerbées, une façon pour la population de dire non à sa désignation. Preuve qu’il n’est pas la personne indiquée pour construire la cohésion nationale, Badibanga, Premier ministre qu’il est, s’est vu lui-même empêché d’atterir à Kananga où les Kamwina Nsapu ne voulaient pas de lui. Pourtant, il est originaire de cet espace du grand Kasaï.
Organiser les élections
Prétendre que Samy Badibanga va organiser les élections, ne peut être qu’une utopie. Son propre ministre du Budget a déclaré que le gouvernement n’est pas en mesure de mobiliser les 1,8 milliards de dollars nécessaires pour organiser les élections. En plus, Samy Badibanga sait que si l’accord du 31 décembre est mis en application, c’est une personnalité issue du Rassemblement de l’opposition qui sera nommée Premier ministre et qui aura la charge d’organiser les élections tant attendues.
Si Badibanga avait réellement le souci de voir les élections être organisées dans ce pays, il aurait pu manifester sa volonté politique au cours de ces 100 jours en facilitant la mise en application de l’accord du 31 décembre. Or, jusqu’à présent, il s’est inscrit dans une logique de rejet de cet accord.
Répondre à la crise économique et sociale
La population a toujours été le cadet des préoccupations de nos dirigeants. Ce n’est d’ailleurs ni le premier, ni le deuxième, mais le troisième et le dernier des trois objectifs du gouvernement Badibanga. Pendant ces 100 jours, l’économie de la RDC est allée de mal en pis. Rien ne marche dans le pays. Le Congolais est mort tout en étant vivant. Fonctionnaires, commerçants, enseignants, étudiants, agents de l’ordre… Tout le monde gémit dans mon pays. Que dire des chômeurs ! Les enfants pleurent, les adultes également. Ils croupissent sous le poids de la misère. Curieusement, il n’y a que le chef de l’État et son gouvernement qui ne voient pas la gravité de la crise.
Les marchés sont en ébullition dans toutes les provinces. Les prix ont presque doublé ; les denrées alimentaires ne sont plus à la portée d’aucune bourse. Le franc congolais poursuit sa descente aux enfers face au dollar américain.
Bref, les 100 jours du gouvernement Badibanga sont un échec.