A Kinshasa, les membres du mouvement de libération du Congo (MLC) parti de Jean-Pierre Bemba, sont restés inconsolables toute la journée de mercredi. Ils ne s’attendaient pas à de telles enchères de la procureur. Requérir un quart de siècle d’emprisonnement contre quelqu’un qui n’est coupable que par responsabilité, c’est trop méchant de la part de la Gambienne Fatou Bensouda.
Voilà qui conforte notre opinion selon laquelle c’est un procès politique destiné à servir d’exemple. La preuve : en ce moment, l’ancien président centrafricain Ange-Félix Patassé (qui avait invité la milice de Jean-Pierre Bemba à Bangui) coule des jours tranquilles en exil. Jamais inquiété par la CPI. Pourquoi cette discrimination ?
La retraite politique de Bemba
Si par malheur la Cour confirme la peine de 25 ans, et qu’on retranche les huit années déjà purgées par le leader du MLC, celui-ci restera en prison 17 ans de plus, jusqu’en 2033 ! Ce qui l’exclura de toutes les élections présidentielles. En d’autres termes, la CPI veut précipiter la retraite politique de Bemba. Son parti le MLC risque cette fois-ci de se vider entièrement de ses membres.
Satisfaction probable de la majorité au pouvoir
J’imagine que dans le camp du régime de Kabila, on ne peut qu’applaudir ce réquisitoire. Cela, pour la simple raison qu’un opposant en prison, c’est un adversaire politique en moins. Jean-Pierre Bemba était arrivé second à la présidentielle de 2006. On connaît sa manière de chauffer les débats politiques en des périodes comme celles que traverse aujourd’hui le Congo. Le régime se frotte les mains de le savoir en prison.