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30 avril : journée de l’enseignement sans enseignement à cause du Covid-19

Ce Covid-19 est-il un virus analphabète ? Je crois que oui. Car avec lui, pas moyen d’aller à l’école. L’enseignement a été mis entre parenthèses dans le monde entier. Or, qui dit enseignement dit instruction de nos enfants, des jeunes et des adultes, acquisition de la science.

En République démocratique du Congo, le 30 avril est une journée nationale de l’enseignement. Chaque année, on la célèbre avec faste. On assiste à des défilés d’écoliers en uniformes bleu et blanc dans toutes nos provinces. C’est aussi une occasion de mettre en exergue les revendications des enseignants et des parents d’élèves. Les officiels donnent leurs discours de routine, discours pleins de promesses qu’ils ne tiennent pas. Mais tout cela n’est pas possible ce jeudi 30 avril 2020. Le coronavirus en a décidé ainsi. N’est-ce pas triste et inédit d’avoir une journée de l’enseignement sans enseignement ? Écoles, enseignants, parents d’élèves, craies blanches, cartables et bancs pupitres sont confinés. C’est inacceptable !

La reprise des cours est-elle possible en période de coronavirus ?

Il y a quelques jours, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, Willy Bakonga, avait évoqué avec le docteur Muyembe la possibilité de reprendre les cours dans les provinces non touchées par le Covid-19. Ici je ne donne que mon avis : dans un pays au système sanitaire fragile comme la RDC, qu’on n’ose jamais commettre l’erreur d’ouvrir les écoles en période de Covid-19. Les enfants vont se contaminer massivement. Et ça sera difficile à gérer. Il risque d’y avoir beaucoup de morts. Je ne suis pas en train de jouer au prophète de malheur. Mais regardons la réalité en face.

Nos provinces n’ont pas les moyens de gérer des dizaines, voire des centaines des cas positifs de Covid-19. Si la situation semble un peu sous contrôle aujourd’hui, c’est grâce au confinement. Osez lever le confinement sans véritables mesures d’accompagnement et vous verrez le résultat. À moins d’un miracle.

Voici donc les questions que je me pose et qui me font soutenir que ce serait une erreur fatale de laisser les enfants aller à l’école :

  • La RDC est-elle capable d’offir un masque de protection à chaque élève, de la maternelle au secondaire ? Rien n’est moins sûr, puisque les adultes eux-mêmes en manquent cruellement ;
  • Les tests de coronavirus peuvent-ils être faits dans toutes les provinces ?
  • Sait-on à quel rythme on peut se contaminer en provinces entre le temps où des prélèvements d’échantillons sont envoyés à l’INRB à Kinshasa et le temps où les résultats seront annoncés ?
  • Les élèves de la maternelle ou de première année du primaire, sont-ils à même de respecter efficacement les gestes barrières comme le feraient les adultes ?
  • Les hôpitaux des provinces ont-ils les matériels de soin nécessaires et suffisants pour prendre en charge des cas positifs de Covid-19 ?

Et donc si ces questions n’ont pas de réponses, réouvrir les écoles serait catastrophique et provoquerait une hécatombe. Les enfants ne feront que prendre le virus à l’école et aller le répandre dans leurs familles. Mon vœu le plus cher est que le coronavirus soit rapidement vaincu et que l’enseignement reprenne en toute sécurité.

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Vous avez dit: « L’enseignement a été mis entre parenthèses dans le monde entier ». Le Burundi en est l’exception car les écoles, lycée, Universités fonctionnent à merveilles.

  2. restons confiné à nos domiciles pour lutter contre cette pandémie inévitable qui est là corona virus (COVID 19)