Crédit: Dessin du dessinateur Kash
Pas de doute : l’entourage de notre chef est à la manœuvre pour le pousser à passer outre la limite des mandats constitutionnels. Jamais on n’a entendu Joseph Kabila se prononcer clairement sur la question. En revanche nombre de barons du régime s’en sont donnés à cœur joie.
Dès la fin du processus électoral de 2011, certains ont commencé à avancer visage masqué. Les uns arguant que le poste de président de la république était l’unique à « souffrir » de la limitation du nombre des mandats tandis que députés, sénateurs ou gouverneurs avaient le droit d’en briguer jusqu’à ce que mort s’en suive. A leur avis cette disposition de la loi fondamentale était une injustice à corriger au plus vite. D’autres déclaraient pince sans rire que Joseph Kabila n’a jamais gouverné en toute quiétude étant donné les incessantes guerres à l’est. « Toutes les années où il a entamé un mandat, une guerre a éclaté, » arguait un ponte sur une chaine de radio. De ce point de vue « le fils de son père » n’a jamais dirigé qu’une année pleine. Il a droit à neuf autres années (ce qui ferait dix années constitutionnelles). Sacrilège !
Il y a lieu de dire que politiquement on ne peut imputer à l’actuel président congolais les conséquences des années Mobutu ou même des années du règne de son père. Il appartient à la génération de ceux qui ont été contraints de prendre une pilule amère jour après jour sans avoir participé la prédation des richesses nationales. Par contre nombreux sont les proches du président qui ont été par le passé dans les cercles restreints où se prenaient les décisions d’inviter telle ou telle personne à la mangeoire. Ces mêmes personnes qui, hier, susurraient à l’oreille du roi léopard combien il était beau malgré ses gros yeux et sa toque ridicule. Une meute de flatteurs !
C’est en y allant à pas de loup qu’ils se sont assurés un retour en grâce dans les hautes sphères de l’Etat parvenant même à faire écarter certains des acteurs historiques de la lutte armée qui mit fin à 32 ans de dictatures. Leurs méthodes pour imposer l’idée d’un maintien au pouvoir de Kabila le fils ressemblent à s’y méprendre à ce qui avait cours au plus fort dans années 70-80 : culte de la personnalité, intimidation, propos tapageurs sur les ondes des médias d’Etat..
Comme le dit la maxime : « tout flatteur vit au dépend de celui qui l’écoute ».
Ces memes gens finiront par se choisir à quelle sauce ils veulent être mangés!