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État de droit, une pilule amère difficile à avaler

« La République Démocratique du Congo est un Etat de droit ». C’est l’un des éléments fondamentaux repris dans l’article premier de notre Constitution. La loi a été longtemps violée, mais tous nous n’avons cessé d’appeler à son respect strict. Curieusement, je me rends compte que nous voulons une chose et son contraire. L’Etat de droit tant réclamé nous semble amer à avaler, lorsque c’est un proche qui a des démêlés avec la justice.

L’État de droit implique la responsabilité collective dans la prise de conscience sur la nécessité de l’impartialité d’une justice véritable et indépendante qui sera le fer de lance de notre développement. Mais à lire les réactions dans certaines affaires portées devant la justice, je déduis que de nombreux Congolais ne sont pas prêts pour l’instauration d’un vrai Etat de droit. Visiblement, nous sommes tous complices de cette mauvaise attitude.

Non à l’obstruction de la justice

Alors que les juges nous avaient habitués à croire que les faibles ont toujours tort et les forts raison, il est venu le temps où nous apprenons que tout le monde, petit ou grand, peut enfin répondre de ses actes devant la justice. Pendant que plusieurs affaires sont en instruction au niveau des cours et tribunaux congolais, je constate avec amertume que les partis politiques et associations socioculturelles émergent pour barrer la route à la justice. S’il vous plaît, arrêtez ces scenarios de mauvais goût !

Une justice sélective et partiale n’élève pas une nation. Fini le temps où les plus forts dictent la loi. C’est aux instances judiciaires que revient la charge d’arbitrer toutes les affaires portées devant elles,  dans l’indépendance et l’équité.

Etat de droit et non règlement de compte

L’Etat de droit ne doit pas non plus se résumer à envoyer des gens en prison. Vaut mieux mille coupables en liberté qu’un innocent en prison. Ce principe de droit doit guider les actes des magistrats. L’Etat de droit c’est aussi sanctionner les juges qui se livrent à la corruption ou qui abusent de leur pouvoir.

L’État de droit que nous voulons ne devrait pas non plus être synonyme de règlement de compte. Il n’est pas élégant de trainer quelqu’un en justice parce qu’il est un adversaire politique gênant. Il faut que chaque compatriote bénéficie d’un procès équitable. L’appareil judiciaire doit agir en toute autonomie. La vraie justice, c’est quand les vrais coupables sont arrêtés, jugés et mis en prison si leur culpabilité est établie.

À propos du procès Kamerhe, c’est un signal fort que la RDC a donné au monde, car pour la première fois dans l’histoire de la RDC, un chef d’État en fonction laisse la justice poursuivre   un allié de surcroit son directeur de cabinet. Et moi je dis : que les responsabilités soient établies dans le respect de la loi, sans aucune influence politique.

Notre justice doit réellement contribuer à l’instauration de l’État de droit. La RDC doit être un pays où même les tenants du pouvoir sont justiciables, car nul n’est au-dessus de la loi. L’Etat de droit est donc une pullule amère qu’on se doit d’avaler.

 

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Les commentaires récents (3)

  1. État de droit a débuté depuis 2006. Lorsque la constitution était en application pour faire fonctionner les institutions de la République démocratique du Congo. Ce n’est pas aujourd’hui que vous allez nous apprendre ce que c’est un État de droit. Nous tous avons vu la matière du droit en général et aussi en particulier. Par contre, nous constatons une mauvaise nouvelle version d’application du droit penchée vers l’individu. Si Kabund a été destitué c’est une question de règlement d’ordre intérieur de l’Assemblée nationale comme les députés le faisaient lors de son installation à la place du premier vice président. Donc faisons attention à cette matière car un État de Droit que vous cherchez modifier ne s’appliquera qu’à tous.

  2. Je félicite pour le moment notre justice notre pour les efforts pour arriver à ce point.
    Elle a saisie cette opportunité pour n’est plus la perdre.
    On a tous remarqué que la justice était devenue un organe très codifié des autres organes de l’Etat. Maintenant où jamais.

  3. J’aimerais , pour que nous ayons une cours constitutionnel digne hors de toute soupçon , dirigée par les magistrats non corrompus et non aux injonctions d’ une autorité , il faudra , les magistrats de chaque province élusent 2 magistrats qui sont difficiles à corrompre,