« Se présenter c’est se vendre », dit-on en marketing. Cette maxime m’a poussé à m’intéresser à la manière dont se présentent différents candidats sur leurs visuels de campagne et leurs slogans.
Mon constat, à Lubumbashi où je me trouve, est que beaucoup n’ont pas conçu de bonnes affiches pour leur campagne électorale. Ou alors, ils les conçoivent eux-mêmes et refusent de travailler avec des professionnels en la matière.
Vous n’avez pas besoin d’être sur place à Lubumbashi pour faire ce constat. Mais, faites juste un petit tour sur les réseaux sociaux pour vous en rendre compte. Des affiches de campagne électorale moches, surchargées de couleurs ; des messages indigestes et qui vont dans tous les sens… « C’est comme si les candidats pensent qu’ils seront toujours là pour nous expliquer la quintessence de leurs messages », s’est étonné Jean, un jeune électeur avec qui j’ai analysé un visuel sur un panneau publicitaire, à Lubumbashi.
En lisant certains slogans de campagne, vous vous demandez si les candidats veulent vraiment avoir du succès. Comment peut-on espérer accrocher son électorat avec un message déconnecté de la réalité, et un slogan auquel celui-ci aura du mal à s’identifier ?
Et quand les fautes d’orthographes s’en mêlent !
Beaucoup d’affiches de campagne comprennent de grosses fautes d’orthographe et de grammaire. Comme si Maurice Grevisse n’existait pas ! Pourtant, tout le monde sait qu’une affiche de campagne truffée de coquilles et de fautes de grammaire n’aura pour effet que d’être moquée et critiquée par l’électeur auquel elle est censée s’adresser.
Par contre, j’ai vu deux ou trois affiches qui m’ont fait plaisir. Celles d’un certain Guelord Mulimbi. Conçues avec professionnalisme, les affiches de ce candidat attirent. Elles sont expressives et parlantes. En les observant, tout œil avisé comprend vite le message du candidat, son regroupement politique, sa vision et son slogan. Dans le cas de Guelord Mulimbi, son slogan en swahili c’est : « Sukuma Wako Kumbele ! » (propulsez le votre). Ce slogan est un appel à pistonner quelqu’un qu’on connait (en lui accordant le suffrage) pour être pistonné à son tour. De manière distincte et lisible, on sait voir ses numéros et la circonscription électorale dans laquelle il est candidat…
Voilà, de mon point de vue, un candidat qui sait s’entourer de gens capables de produire du bon travail, en cette période électorale. Comme on dit : « Kwanga totikela batéké » (Laissons la production de la chikwangue au peuple Téké, car c’est eux qui en ont la maitrise).
Pour conclure mon propos, j’appelle les candidats à revoir leurs affiches et leurs slogans. Il y a encore du temps. Et, à Lubumbashi, il existe des professionnels pleins de talents qui peuvent les aider. C’est déjà ça la voie pour aller à la rencontre du succès !