Le 16 mars 2007, André Kimbuta, surnommé « le haut sommet » était élu gouverneur de la ville de Kinshasa. Dix ans après, qu’a-t-il fait de la capitale sur le plan environnemental ? Le constat est amer : la ville s’est transformée en une gigantesque poubelle.
Perché si haut au sommet de Kinshasa, le gouverneur Kimbuta ne remarque pas ce qu’il se passe ici-bas dans nos rues. La capitale ressemble à un vaste dépotoir dans lequel vivent près de 10 millions de Kinois. Bouteilles et sachets plastiques jonchent les rues, caniveaux bouchés provoquant des débordements d’eaux usées sur les chaussées… Aucun service public ne s’en soucie.
La mythique avenue de l’Université bat les records d’insalubrité. Pourtant, elle traverse à elle seule cinq communes jusqu’en plein cœur de l’Université de Kinshasa. À l’époque, il suffisait d’un seul trou sur cette avenue, Libulu Manzengele, pour que les politiques soient interpellés et viennent réparer. Aujourd’hui, l’avenue de l’Université est parsemée de nids de poules et personne ne s’y intéresse ni ne dit mot. N’importe quelle petite pluie crée des embouteillages de véhicules en raison de nombreux bourbiers et flaques d’eau. « Cette avenue est totalement pourrie. Les véhicules de transport n’arrivent plus à destination, ils se contentent de faire la moitié de la course (à Kinshasa on dit : ‘’demi-terrains’’) pour cause d’embouteillage ou d’impraticabilité de la route », raconte Eva Makaya, un conducteur de taxi-moto.
Aucun quartier n’est épargné
Il est vrai que le 16 mars 2007, lors de l’élection du gouverneur Kimbuta, Kinshasa n’était plus « poto moyindo » (l’Europe d’Afrique ou « Kin la belle »). Seule la commune de Gombe le demeurait encore un peu. Aujourd’hui, cette commune de référence est en train d’être dévêtue de toute sa beauté par les pluies. De l’avenue de la Gombe, passant par les avenues Huileries, du Stade et Shaumba, plus aucun quartier n’est totalement épargné par l’insalubrité.
Depuis la fin du projet d’assainissement de la ville de Kinshasa, financé par l’Union européenne, les stations de décharge construites à cet effet sont transformées en poubelles géantes et débordantes. Trop de déchets ménagers s’y accumulent chaque jour sans être évacués.
Le gouvernement central, alibi de Kimbuta
Face aux journalistes lors de la célébration des dix ans de son règne, le gouverneur André Kimbuta Yango s’est plaint de ne pas avoir reçu assez de fonds de rétrocessions que lui doit le gouvernement central. Du coup, il lui est difficile de travailler sans moyens conséquents. Chose qu’il dit avoir dénoncée tout haut depuis le temps du gouvernement Matata Mponyo.
Pendant que les politiques se rejettent la responsabilité, la ville de Kinshasa devient de plus en plus sale. Une solution urgente s’impose. À défaut d’un gouverneur compétent, n’avons-nous pas un Parlement provincial pour interpeller les responsables ?
c’est vraiment malheureux pour notre pays, pourtant nous avons toutes les institutions nécessaires pour la formation d’un Etat qui devaient faire le contre-poids du pouvoir, càd le contrôle du pouvoir par le pouvoir. Chose qui est loin d’être réalisée en RDC, au moment où toutes les institutions ont été politisées et émiettées.
Quand un Gouverneur, loin de l’idée de faire un bilan de la gestion fête ses 10 ans à la tête du Gouvernorat provincial avec un bilan caractérisé par la mal gestion, le détournement, la corruption, la dilapidation des ressources de la ville, l’insalubrité, l’insécurité, etc. je crois que c’est immoral de festoyer comme si la gestion de l’hôtel de ville était son bien privée.
Bel article qui parle de la vraie vie des congolais ou de Kinshasa que de cette politique poli-chienne, selon moi.
Un tel responsable doit perdre sa crédibilité pour la nomination des prochains cadres politiques.
Un pays sans protection est comme une belle femme sans protection,tout le monde fait ce qu’il veut avec.Trop c’est trop ,finissons en une fois pour toute.