L’arrêt définitif de la Cour constitutionnelle sur les contentieux des élections législatives du 20 décembre 2023 provoque un véritable jeu de chaises musicales à l’Assemblée nationale. 49 députés sont remplacés, et plusieurs poids lourds de l’Union sacrée, tels que l’ancien ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde, la ministre du Portefeuille Adèle Kahinda, Nazem Nazembe et Samy Badibanga font leur entrée ou retour à l’hémicycle. Cette situation soulève plusieurs questions.
Le remplacement de 49 députés après qu’ils aient siégé et probablement perçu des émoluments pose la question de l’efficacité du système électoral congolais. Ne pourrait-on pas améliorer le processus de validation des candidatures et des résultats afin d’éviter de telles situations ? De plus, convoquer le nouveau Parlement avant que la Cour constitutionnelle n’ait rendu son arrêt définitif semble être une perte de temps et de ressources. Le bureau d’âge par exemple, a perdu deux de ses membres, Âgée Matembo et Serge Bahati, invalidés, et doit être à nouveau reconstitué.
La Céni en question
Le remplacement de 49 députés met également en cause le travail de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Si un si grand nombre d’erreurs ont été commises, cela soulève des questions sur la compétence et la crédibilité de la Céni.
Il est important de tirer des leçons de cette situation et de mettre en place des mesures pour améliorer le système électoral congolais. Cela passe notamment par un renforcement de l’efficacité du travail de la Céni, une meilleure formation des agents électoraux et une plus grande transparence dans le processus électoral. Sinon on aura toujours l’impression d’assister à des nominations de ceux et celles qui ont le plus corrompu les agents électoraux et les juges de la haute Cour.