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Balala rondo, un groupe d’autodéfense pour sécuriser Uvira ?

Des jeunes de 15 à 25 ans se sont constitués en un groupe d’autodéfense pour « lutter contre l’insécurité » dans la cité d’Uvira au Sud-Kivu. Ce groupe s’appelle « Balala rondo », « veilleurs de nuit », en langue locale. Mais leurs méthodes de recrutement et l’usage d’armes font craindre des dérapages.

Depuis la fin de l’année 2016, l’insécurité n’a cessé d’augmenter dans le territoire d’Uvira et même dans la cité d’Uvira-centre. La police locale, aidée parfois par la Monusco, ne réussit pas à venir à bout de cette insécurité. C’est dans ce contexte que sont nés les « Balala rondo », un groupe d’autodéfense qui entend protéger la population. Selon eux, la police a montré ses limites dans la sécurisation des populations.

Pour la société civile du Sud-Kivu, la présence de ce mouvement « Balala rondo » a certainement permis aux habitants de souffler un peu ces deux derniers mois. Mais la société civile ne cautionne pas ce mouvement. Dans une région ou environ 70 groupes armés sont déjà constitués, les problèmes de sécurité sont toujours très présents.

Recrutement forcé et possession d’armes blanches

Le hic avec ces « Balala rondo », c’est qu’ils recrutent leurs membres par la force. Ils font pression sur des jeunes du quartier, leur faisant croire que c’est un devoir pour tous les jeunes de faire partie de ce groupe armé. « J’ai dû fuir à Goma, pour échapper aux Balala rondo qui voulaient m’enrôler par force dans leurs rangs », témoigne Alain Byeka, âgé de 25 ans. Et d’ajouter : « Ce n’est pas à nous les civils de prendre des armes pour protéger la population, c’est le rôle de l’État. L’État ne doit pas laisser des civils porter des armes sous prétexte de protéger la population. »

Patrick Bashombe, président de la société civile du Sud-Kivu, dit également craindre que ce mouvement de « Balala rondo » ne finisse par se radicaliser et se transformer en groupe armé négatif, comme le mouvement Raiya mutomboki au Nord-Kivu et au Maniema. Patrick Bashombe explique : « Ces Balala rondo protègent tout de même la population, car les agents de l’ordre ont failli à leur mission. Mais notre crainte est ce en quoi ce mouvement pourrait se transformer demain. Les Raiya Mutomboki avaient commencé comme ça, et aujourd’hui, ils sont devenus un groupe armé que personne ne contrôle. »

La sécurité publique ne peut être une affaire de jeunes civils détenteurs d’armes. C’est l’État qui doit à sa population protection et sécurité. Les autorités doivent assumer leur responsabilité.

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