En swahili comme en lingala le mot kimia évoque l’idée de paix. La paix comme l’absence de conflits violents et meurtriers. La paix comme l’absence de craintes concernant son intégrité physique. Quand on le prononce, ce mot kimia laisse une impression de douceur.
Le mot peut également exprimer une certaine injonction. L’injonction à garder le calme ou à se taire. Dans ce cas, on est loin de cette impression de félicité qu’implique le premier sens du mot. Même si c’est une injonction qui peut induire une absence de lutte ou d’affrontements violents et meurtriers, elle n’implique pas pour autant un abandon total de l’état de belligérance. Elle implique une volonté d’imposer une autorité. C’est la loi du plus fort.
Le paragraphe ci-haut montre combien la paix est plus qu’un simple mot. La paix marche de pair avec les éléments qui la matérialisent.
« La paix n’est pas l’absence de guerre, c’est une vertu, un état d’esprit, une volonté de bienveillance, de confiance, de justice », disait le philosophe néerlandais Baruch Spinoza. Il avait raison, car au Congo, plusieurs éléments appuient son point de vue :
- Depuis 2006 la RDC a réussi à mettre fin à la belligérance entre les protagonistes de la guerre commencée en 1998. Néanmoins, cela n’a pas marqué le retour de la paix ;
- La mission de pacification de l’ONU (Monuc puis Monusco) n’a jamais quitté le territoire congolais depuis sa mise en place vers la fin des années 90 et malgré plus de 3 cycles électoraux successifs organisés par l’État congolais ;
- Les groupes armés n’ont pas cessé de proliférer malgré la fin de la crise de légitimité consacrée par les élections de 2006.
Le Congo est dans la quête permanente de la paix et c’est la raison du lancement de la campagne Kimia RDC. Kimia RDC parce que les jeunes ont besoin de connaître cette bonne nouvelle : la guerre n’est pas une fatalité et la paix est possible. Kimia RDC car les femmes ont besoin de prendre conscience de leur pouvoir extraordinaire en tant que bâtisseuse de la paix. Kimia RDC parce que les acteurs de violences armées ont besoin d’entendre autre chose que les bruits des AK47.