Le vin est tiré, il faut le boire. Maintenant que le régime de Félix Tshisekedi vient de franchir le rubicon, il ne reste qu’une chose au président de RDC : faire mieux que Joseph Kabila en matière de transparence des élections. Et pour le désormais président de la Céni, Denis Kadima, il n’y a plus de devoir que celui de confondre catholiques et protestants.
Ces deux organisations religieuses chrétiennes traditionnellement opposées sur des questions doctrinales, sont restées constantes dans leur position commune. Elles ont rejeté la candidature de Denis Kadima à la tête de la centrale électorale congolaise. Elles lui reprochent d’être proche du président Tshisekedi.
Une question d’indépendance
Les responsables de ces deux confessions estiment que Kadima ne saura pas rester indépendant vis-à-vis du président de la République. Les trois expériences électorales précédentes en RDC, en effet, ont montré que les présidents de la Céni ont eu des accointances avec les régimes au pouvoir.
Acteur majeur du processus électoral, le président de la Céni travaille avec un bureau désigné par des composantes politiques et la société civile. Ses décisions importantes sont délibérées en plénière. Mais la pratique a souvent montré que le président de l’institution avait plus de pouvoir. D’où l’importance accordée à sa désignation comme l’ont montré les discussions qui ont conduit à la désignation de Denis Kadima.
Kadima peut-il faire mieux que Nangaa ?
Maintenant qu’il va succéder à Corneille Nangaa, il ne lui reste plus qu’à prouver par un travail de qualité, que ceux qui le critiquent aujourd’hui ont tort. Cela ne signifie qu’une chose : de bonnes élections jamais organisées en RDC.
C’est aussi simple (et grave en même temps), que cela ! Simple, puisqu’il semble minimiser sa tâche. Il met en avant son expérience internationale dans l’organisation et la surveillance des élections sur le continent. S’il ne s’agissait d’ailleurs que de ses compétences, il n’y aurait même pas de débat. Puisqu’il semble mieux indiqué que son prédécesseur Nangaa.
Mais, en matière électorale, l’intelligence seule ne suffit pas. Sinon, l’abbé Malu Malu aurait été le meilleur de tous les présidents de la Céni. Or, malgré son origine catholique, il a n’a pas offert d’élections consensuelles. Plus grave, pour lui, même l’Eglise catholique nationale n’était pas du tout d’accord avec lui.
Kadima et les défis de ses prédécesseurs
On se souviendra d’ailleurs des piques du cardnal Etsou sur l’issue de la présidentielle de 2006 qui avait donné Joseph Kabila vainqueur. Difficile d’oublier aussi le refus des évêques catholiques de voir le pasteur Daniel Ngoy Mulunda revenir à la Céni après les élections « chaotiques » qu’il avait organisées en 2011.
Le plus dur pour Denis Kadima, malgré ses compétences, c’est de mettre tout le monde d’accord. Puisque là où ses prédécesseurs faisaient face à un front unique identifié comme opposition contre les actions de la Céni, il en aura plusieurs.
En effet, même des alliés du président Tshisekedi se montrent réticents, voire déjà ouvertement critiques. Ils déplorent un passage en force malgré le fait que deux confessions religieuses ont vivement refusé le choix du nouveau chef de la centrale électorale.
Obligation de transparence
C’est ce qu’exige le Front commun pour le Congo de Joseph Kabila. Ensemble de Moïse Katumbi, allié du président de la République, dit devoir examiner la situation avant de se prononcer. Dès lors, pas de doute qu’un malaise couve. Sinon, cela aurait suffi pour considérer que tout concourt au bien de ceux qui soutiennent l’Union sacrée de la nation, plateforme présidentielle aux objectifs un peu confus.
Et c’est là que tous les deux, Félix Tshisekedi et Denis Kadima, ont tout intérêt à entrer dans l’Histoire, avec H majuscule. Et cette histoire se résume par la transparence et l’indépendance des élections.
Vous avez écrit Corbeille Nanga??? 😳.
Lol