Avec 450 tribus, la RDC compte des milliers de chefs coutumiers. Mais pour quel apport ? Pourtant, autrefois, les chefs traditionnels étaient une garantie de sécurité pour leurs entités et leurs peuples. Aujourd’hui, le pays est agressé : où sont nos chefs coutumiers pour défendre la patrie ?
Malheureusement en RDC, à la place de vrais chefs coutumiers, nous avons plutôt des figurants, des fêtards et des débauchés. Des « ambianceurs » comme on les appelle. Peut-être pas tous, mais la quasi-totalité. Ils aiment vivre en ville, courir derrière les petites filles, au lieu de rester dans leurs entités. Ils passent leur temps dans les plaisirs ; ils mendient régulièrement de l’argent auprès des gouverneurs des provinces.
Beaucoup d’entre eux préfèrent s’habiller en veste et cravate en lieu et place de la tenue traditionnelle. En plus, ils se sont spécialisés dans des conflits de pouvoir. Qu’on se le dise : de tels chefs coutumiers, le pays ne peut rien espérer.
Un chef est surnaturel
Être chef coutumier ne signifie pas simplement diriger une entité coutumière, ni en être le garant des us et coutumes. Dans l’ancien temps, être chef coutumier c’était surtout une responsabilité de sécurité et de progrès du village ou de la localité. Bénir et protéger l’entité coutumière de la famine, des pestes et des agressions extérieures.
En effet, le respect d’un village où d’un groupement ne dépendait pas que de sa vaste étendue, mais beaucoup plus du charisme et de la puissance surnaturelle de son chef coutumier. Un vrai chef traditionnel avait le pouvoir d’invoquer les esprits des ancêtres pour faire venir la richesse dans le village, éloigner les menaces contre son peuple, faire tomber la pluie en cas de sécheresse persistante, etc.
Conflit, corruption, trahison…
Aujourd’hui, nos chefs traditionnels semblent avoir plus de pouvoir de nuire que de sauver leurs peuples. A cela s’ajoute qu’ils sont conflictuels et très corruptibles. Parfois, ce sont eux qui vendent les secrets du pays et font passer les rebelles. Ceux qui osent résister sont égorgés comme du bétail. Preuve qu’ils ne disposent d’aucune puissance spirituelle pour résister. Il n’en était pas ainsi dans les temps anciens.
A l’époque des empires et des royaumes, les chefs coutumiers étaient des remparts pendant la guerre. Ils avaient des solutions fortes à presque chaque problème. Mais, de nos jours, lorsqu’il y a la guerre, nos chefs traditionnels sont les premiers à prendre la poudre d’escampette, abandonnant leurs sujets. Je pense qu’il est temps d’organiser les états généraux du pouvoir coutumier.