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Cinq idées reçues sur les Kinoises

Les Kinoises, ces femmes et filles qui habitent Kinshasa, sont victimes d’opinions préconçues à partir des préjugés ou des informations erronées. Les préjugés faussent la perception que les gens ont sur nous (et oui, moi aussi je suis Kinoise).

Il existe des dizaines de préjugés sur les « nées et grandi » de Kin-La-Belle. J’en ai répertorié cinq des plus récurrents. J’ai interrogé mon entourage que je qualifie d’ « hétérogène » parce que n’étant pas constitué que de Kinois, et voici ce qu’il en ressort :

Des « caleçons pete »

C’est l’équivalent en lingala de la fille qu’un homme mettrait facilement dans son lit. Il suffit de lui mettre un bon poulet mayo sous le nez ou d’agiter un billet d’avion Kin-Dubai-Kin qui lui permettra de faire des emplettes et d’ouvrir une boutique une fois de retour- c’est le sésame moderne qui ouvre les portes à des moments inoubliables de volupté. Et il y en a qui s’exportent : Brazzaville, Lubumbashi…

Des coiffeuses de la Sainte Catherine

Quand elles ne jouent pas les prostituées, elles sont difficiles à caser. À 25 ans, elles ne sont pas encore mariées. Maggy (elle préfère rester anonyme) une non-native de Kin de retour dans sa ville natale après ses études universitaires s’est vue traitée de « Kinoise » parce qu’elle ne voulait pas se marier une fois ses études terminées et qu’elle voulait d’abord trouver un emploi. Presque toutes ses amies se sont mariées entre 20 et 23 ans.

Elles n’ont pas la langue dans leur poche

Elles ne savent pas se taire, « une femme ne devrait pas trop parler » : exprimer son opinion, ses pensées, son ressenti est perçu comme un défaut. « Yango wana babalaka bango na pasi », (voilà pourquoi elles se marient difficilement).

On connait enfin l’une des causes de la boule à zéro de la Sainte Catherine…

Des matérialistes et des profiteuses

Vous connaissez la suite de la fameuse phrase « mwasi mwasi nde nzoto,  mobali mobali nde poche. » La valeur qu’on accorderait à une femme dépendrait de son corps et celle de l’homme de ses revenus.

Esclave de la mode

Bien sapées, bien coiffées, bien maquillées, bien parfumées : les Kinoises sont in, branchées et cetera. Mais, on ne manque souvent pas d’ajouter : « Ba minene, mais vide na mutu », pour dire qu’elles ne sont pas si intelligentes qu’elles en ont l’air.

Mon point de vue, ça vous intéresse ?

Le préjugé étant une opinion préconçue sur un sujet, un objet, un individu ou un groupe d’individus, c’est un frein à la communication et à la cohésion sociale. Ce n’est pas parce que vous avez connu des Kinoises qui correspondent aux caractéristiques susmentionnées que toutes les Kinoises sont pareilles. Personne n’échappe aux préjugés. Si vous n’êtes pas Kinois, il y aura des préjugés justement parce que vous n’êtes pas Kinois.

Mais rassurez-vous, il n’existe pas un bloc homogène dans lequel sont casées toutes les Kinoises. Il y a celles qui habitent la cité et celles qui habitent la République de la Gombe. Même là aussi, des préjugés existent entre nous. Il y a aussi celles qui sont de telle tribu, de telle ethnie et celles qui ne le sont pas… Que de catégorisations et de caractérisations ! Des célibataires endurcies, des prostituées, des travailleuses, etc. On en trouve partout ! Depuis qu’on essaie de mettre les gens dans des cases, qu’avons-nous déjà obtenu de bénéfique, sinon des divisions ?

Nous avons tous été mal catégorisés, jugés à tort et mal traités à un moment ou un autre de notre vie. Et nous savons combien c’est douloureux de payer le pot cassé.

Le meilleur moyen de combattre les préjugés et les stéréotypes, c’est de faire l’effort de traiter chaque personne individuellement, à sa juste valeur. Oublions le fameux « muyaka moko afingisa bayaka nyonso ».

Que faire quand on est victime des préjugés ? Pouvez-vous nous le dire en commentaire ?

 

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Les commentaires récents (13)

  1. Réduction des préjugés par la recatégorisation

    Les gens ont tendance à catégoriser, à classifier les individus par catégories. Cette catégorisation nous fait davantage privilégier la catégorie à laquelle nous appartenons, donnant lieu à des préjugés envers les membres des autres catégories. Par conséquent, si on augmente la flexibilité des limites entre catégories on en réduira les préjugés. Pour ce faire, il y a au moins trois possibilités :

    * La décatégorisation : elle consiste à voir les membres d’autres catégories en tant qu’individus. De cette manière, les préjugés sont minimisés. Si au lieu de voir quelqu’un en tant que membre d’un pays que nous considérons comme une personne indépendante, les attitudes seront plus positives.

    * La catégorisation croisée : elle consiste à mettre en évidence les catégories communes d’appartenance auxquelles les membres de deux groupes peuvent être considérés. En sensibilisant les gens aux catégories qu’ils partagent, les attitudes envers ces personnes devraient être plus favorables. Nous pouvons avoir des religions différentes mais toujours partager le genre et la nationalité.

    * La recatégorisation : elle consiste à essayer de créer une nouvelle catégorisation qui englobe les
    * membres de différentes catégories. Par exemple, nous ne sommes ni Congolais ni Rwandais, nous sommes africains .

    « Je suis ce que je suis et tu es ce que tu es. Construisons un monde où je puisse être sans cesser d’être moi, où tu peux être sans cesser d’être toi, et où ni moi ni toi n’obligerons l’autre à être comme moi ou comme toi. »

    Au total, il existe plusieurs façons de réduire les préjugés. Il semble que la création d’une catégorie «humaine» à partir de laquelle une identité humaine émerge soit idéale. Ce serait le moyen idéal de réduire les préjugés.
    Cependant, la difficulté de faire en sorte que les gens se définissent en permanence comme des êtres humains en tant qu’identité la plus importante complique la viabilité de cette hypothèse. Peut-être qu’un ennemi commun, d’une autre planète, nous aiderait à nous identifier en tant qu’ humains ou terriens en mettant fin aux préjugés. C’est du domaine du possible, mais bien peu probable.

  2. Les préjugés ne manquent pas ou ne manqueront jamais tant que l’on est en vie sur cette terre des hommes. Et cela est dans tous les milieux où l’on peut trouver des humains, peu importe la race, l’âge,la religion,la famille,le travail,le mariage,les études faites,…
    Ce qu’il faut savoir, l’on est tous et toutes victimes des préjugés, ou encore on a été tous ou toutes dans le passé.
    Alors la question devrait se poser ou s’adresser aux personnes qui ont été des victimes des préjugés et en ont sortis . Comment elles ont fait pour continuer leur parcours?
    Quant à moi, je peux vous répondre en ce qui concerne ma part.
    Je suis une vraie kinoise, née et grandie à Kinshasa. Issue d’une famille pas trop riche,pas trop pauvre non plus. Élevée par ma maman qui n’a pas fait de longues études mais possedant une sagesse particulière. J’habitais la cité,un quartier où les jeunes filles n’étudiaent presque pas. Elles étaient acrro aux hommes ,à la mode, aux sorties nocturnes,ayant un langage léger et impoli. Malgré cela moi j’étais trop différente d’elles comme si nous étions dans deux mondes différents mais se trouvant dans un même endroit.
    J’ai été vierge jusqu’à ma sortie de l’université,Unikin, et pourtant j’avais des amies venant de familles riches qui déjà dès les secondaires couchaient déjà non seuelement avec des garçons mais aussi avec de vieux papas,les amis de leurs papas.
    Je suis kinoise ya makilaaaaa.
    J’ai connu mon premier homme à l’âge de 25 ans,après 6 ans de cheminement ,j’ai découvert qu’il me trompait avec beaucoup de filles. Je suis partie.
    J’ai aujourdhui presque 34 ans célibataire et sans enfants, mais épanouie dans ce que je fais. Je ne suis pas désesperée pour aller avec n’importe qui mais je ne veux plus non plus recommencer l’erreur de la jeunesse. Car moi, ma virginité comptait beaucoup pour celui qui va m’épouser. Et comme l’on dit, »le premier n’est pas toujours le dernier. On apprend aussi par nos erreurs.
    Il y a tellement des choses à dire à propos de préjugés mais je ne saurais les dire…
    Pour m’en sortir, je me suis acceptée, je m’aime, je connais ma vision, je sais qui je suis, et ce que les autres auront à dire sur moi ce n’est que leur opinion mais la vérité ne se trouve pas dans leur dire.
    I know who i am.
    De toutes les façons, les gens auront toujours quelques choses à dire. Ils trouveront certainement une puce pour la débattre.
    Que tu fasses le bien ou le mal, ils parleront.
    Que tu te maries ou pas,ils parleront.
    Que tu aies des enfants ou pas, ils parleront.
    Que tu pries ou pas,ils parleront.
    Que tu sapes comme jamais ou comme au paravant,ils parleront.
    Que tu parles bien le Français ou pas, ils parleront.
    Que tu travailles ou pas,ils parleront
    Vous pouvez ajouter d’autres choses,parce que la liste est interminable.

    La meilleure façon de mettre fin aux préjugés, selon moi, il faut avoir l’information à la source. Ou approcher les gens, demander leur la vraie version.

    Les balobaki einnn ezalaka kk balobaki sans vérité avec une perplexité exagérée

    Ne jugez point si vous ne connaissez pas!!!
    Le reste,on s’enfout de préjugés.
    Qui paye la respiration pour les gens ici?
    Bye bye Madiya, ô corriger ba fautes d’orthographes maman. Naboyi osala tension na ba fautes . Kiekie

  3. Bonjour, que ce la ne soit pas un obstacle, pcq les préjugés seront là toujours mais ce n’est pas l’occasion d’abandonner son combat, même Jésus a subit la même, qu’il chasse les démons par la puissance de beezeboul.

  4. L’idée semble être pertinente mais j’encourage nos tantines qui se réspectent et appele les tontons à être aussi serieux dans la vie sociale de notre culture

  5. Il est certain que toute personne a été sujet des préjugés un jour dans sa vie, et ces-derniers ruine sa relation social avec les autes.
    A mon sens quand on subit des préjugés il est mieux de ne pas y répondre quand bien même ça nous fais très mal sinon c’est alors qu’on donne à notre bourreau l’occasion de confirmer ces préjugés là. La bonne attitude est de garder son calme et continuer à vivre comme à la normale