La gestion des déchets est un défi à Goma. À présent, les jeunes entrepreneurs de la ville ont transformé ce problème crucial en une véritable opportunité grâce au recyclage. Désormais leramassage, la collecte et la vente des débris métalliques à recycler rapportent de l’argent. Reportage.
Devant une montagne de mitrailles aux couleurs variées, Justin Mosori, la vingtaine, a installé son bureau constitué d’une chaise en plastique et d’une balance analogique suspendue en l’air de couleur blanche et rouge, destinée à peser le poids de métaux usés qu’il achète auprès des ramasseurs indépendants. Il est parmi les entrepreneurs du recyclage dans ce business en plein boom à Goma.
« Par jour je peux acheter jusqu’à plus de 300 kilos de mitrailles de fer. Le kilo s’achète à 75 FC. À la fin du mois, je revends en gros mon stock à 100 FC le kilo, constitué généralement de plusieurs dizaines de tonnes. Je gagne 25 FC par kilos. Aujourd’hui, mon chiffre d’affaires est d’environ 500 000 FC. » estime l’entrepreneur Justin.
Comme tant d’autres, son business consiste à acheter et à collectionner plusieurs tonnes de déchets afin de les revendre en gros pour le recyclage. Le recyclage permet ensuite de fabriquer des clous, des barres de fer, des portails, des braseros, etc. Aujourd’hui, Goma compte plus d’une cinquantaine d’entrepreneurs spécialisés dans le recyclage, tous réunis au sein de la coopérative des vendeurs et acheteurs de mitrailles (COVAM).
Ces métaux usés sont recyclés localement à Goma, dans les ateliers de soudure et les garages afin de fabrique des matériaux de construction et d’ajustage. L’autre partie inutilisée est envoyée en Ouganda et au Rwanda pour être recyclé industriellement. Car ici, il n’y a pas d’industries métallurgiques spécialisées dans le recyclage.
Cette initiative entrepreneuriale, permet aux jeunes Gomatraciens d’avoir leur part du gâteau. Ils sont, toute une armée, à l’assaut des rues et les poubelles de la ville pour ramasser tout objet en fer. Inconsciemment, ils participent à la protection de l’environnement.
Jacques, a 17 ans. Il est l’un des ramasseurs indépendants de mitrailles au quartier Birere : « Nous ramassons de la matière usée : du fer, de l’aluminium, de la fonte, du cuivre afin de revendre auprès des collectionneurs dans les différents quartiers. Je gagne 75 FC pour un kilo de fer et 1,5 $ pour un kilo de cuivre. Par semaine j’empoche près de 30 000 FC si le ramassage a été bon. »
À Goma, la COVAM appelle les investisseurs locaux et le gouvernement à investir dans cette industrie du recyclage en pleine expansion afin de créer plus d’emplois pour les jeunes et pour protéger l’environnement.
La COVAM est sur la bonne voie et j’espère qu’elle est formelle. Elle peut ouvrir un compte bancaire et épargner de sorte à solliciter un crédit après une échéance donnée et ce qui lui permettra d’acquérir des équipements industriels pour éviter l’exportation vers d’autres pays.