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Les combattants : une milice oubliée ?

Ce terme « combattants » a été rendu populaire au cours des années où l’opposition à l’époque en décousait régulièrement avec le régime du président Mobutu. Les combattants étaient alors ces irréductibles militants de l’opposition, prêts à tout, jusqu’au sacrifice suprême pour réclamer le changement. Ils bravaient la peur et affrontaient la répression menée par les forces de sécurité. Mais qu’en reste-t-il aujourd’hui ?

Pendant la dictature de Mobutu ou des Kabila, l’UDPS incarnait le symbole du combat. Le terme combattant a pris corps du vivant d’Étienne Tshisekedi. Son carré de fidèles constitue jusqu’à ce jour la frange la plus radicale du parti. Ils peuvent décider de mettre à l’écart ceux qui ne leur plaisent pas. Beltchika, Mubake ou encore Kibassa en savent quelque chose.

Capables de pires excès, on reproche à ces combattants un fanatisme aveugle qui a fait de l’UDPS un parti des extrêmes.

Les « réfugiés » congolais en Europe            

Rassemblée dans un premier temps autour d’Étienne Tshisekedi contre Kabila, la mouvance de « combattants » s’est scindée en deux. Une branche pro UDPS et l’autre qui s’oppose à son fils Félix Tshisekedi et portée par l’ancien musicien Boketshu. Leur caractéristique : la nostalgie du MPR de Mobutu. Développant les réflexes identitaires de la deuxième République qu’ils idéalisent. Ils sont à la base de l’embargo culturel sur les musiciens congolais en Europe.

Les militants locaux

C’est la nouvelle génération qui se réclame également du « combat » et qui s’est développée dans les partis émergents de l’opposition comme l’Ecidé de Martin Fayulu ou le PPRD avec ses « bérets rouges ».

Dans tous les cas, le « combat » mené par toutes ces factions ne rapporte rien au pays si ce n’est la détérioration de notre identité culturelle par le fait de l’interdiction de production de nos musiciens, la montée du tribalisme et de l’intolérance.

Quand aurons-nous des combattants contre la fin de l’exploitation des enfants dans les mines, les coupures d’électricité ou la hausse des prix des denrées de première nécessité ?

Quand aurons-nous des femmes et des hommes qui se lèveront pour dire non à de l’eau non potable, au demi-terrain dans le transport en commun ?

C’est à se demander si après Étienne Tshisekedi décédé, le combat et l’idéologie du combattant sont morts avec lui.

 

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