Etre dans la Majorité présidentielle, c’est un peu comme se doter d’un gilet pare-balle. Cela vous protège contre les poursuites judiciaires, la prison, les tracasseries fiscales, etc. Chinois, Indiens, Pakistanais et Libanais vivant au Congo sont tellement proches du régime qu’on les soupçonne d’être membres de la MP.
Dans leurs magasins, les photos de Kabila sont accrochées au mur, prouvant ainsi les liens qu’ils ont avec le régime. Voilà pourquoi on les confond facilement avec le PPRD et la majorité présidentielle.
La Constitution congolaise ne reconnaît les droits politiques qu’aux seuls Congolais. Mais nul n’ignore que la politique fonctionne avec l’argent. Or, les hommes d’affaires asiatiques ont de grands moyens en RDC. Vous trouvez les Libanais, les Indiens, les Pakistanais et autres Chinois dans le commerce de minerais et de produits manufacturés. Grâce à leur puissance financière, ils sont intouchables et influencent la politique congolaise.
Victimes de leurs affinités avec Kabila
Les émeutes qui ont eu lieu en RDC entre 2015 et 2017 ont montré à quel point de nombreux Congolais nourrissent l’antipathie contre des commerçants chinois, libanais, indiens ou pakistanais. Ces businessmen asiatiques sont souvent pris pour cible en raison de leur proximité avérée avec les plus hauts dirigeants du pays. Leurs commerces ont été pillés par des manifestants qui exprimaient leur colère envers Kabila et son régime.
En plus, ils jouent sur des terrains politiques et s’exposent. En visitant les commerces des Asiatiques à Lubumbashi, j’ai remarqué que, contrairement aux commerçants congolais, plusieurs arborent l’effigie du président Kabila. De cette manière, ils disent leur soutien au régime. Sans doute parce qu’il les laisse exercer même le petit commerce pourtant interdit aux étrangers par la loi. Mais il y a encore plus que ce laxisme du régime.
Surtout les Chinois
A propos des Chinois, les attaques survenues entre 2015 et 2016 et qui ont touché leurs commerces visaient à gêner les relations entre Kinshasa et Pékin. Les manifestants exprimaient comme un « ral-bol contre l’invasion chinoise ». Ainsi, en janvier 2015, la Chine avait exigé la sécurisation de ses intérêts en RDC alors que 53 magasins de ses ressortissants avaient été pillés ou attaqués à Kinshasa.
Ces commerçants asiatiques sont considérés comme des protégés du régime Kabila. Leurs pays prêtent généreusement de l’argent à la RDC, souvent sans conditionnalités, contrairement à l’Europe et aux Etats-Unis très exigeants sur la transparence et les droits humains.