Dans certaines de nos régions, particulièrement dans la province du Kwilu ex-Bandundu être orphelin est un véritable calvaire. Les familles des défunts semparent souvent de tout, laissant les veuves et les enfants à leur triste sort. Ils le font au nom de la coutume disent-ils. Mais la loi permet-elle cela ? Que devient la coutume quand elle est en conflit avec la loi du pays ?
Winny perd son père à l’âge de 5 ans. Ils – lui et le reste de sa modeste famille – sont expulsés de leur propre maison et dépouillés de tout héritage. « Après la mort de mon père, son frère aîné, donc mon oncle, vient gentiment demander le testament et tous les documents des biens que mon père possédait de son vivant. L’oncle en est resté donc, par force, le gardien, pour ne pas dire, l’héritier. Quand nous demandons pourquoi, cela ? La réponse qu’on nous donne est : c’est la coutume », raconte Winny.
Du fait de sa position, femme intellectuelle et dernière épouse de son mari, la mère de Winny détenait le grenier de son époux. Les membres de la famille du défunt ont mis la pression, lui demandant de « tout » donner. Tout sans préciser quoi exactement.
«Bimisa nyonso, pesa biso nyoso » (fais sortir tout, donne-nous tout), disaient mes oncles à ma mère qui ne savait que faire entre pleurer son mari et le sort que nous réservait sa famille », poursuit Winny. C’est elle qui gérait les affaires de papa à Kinshasa. Les autres épouses étaient à l’intérieur du pays avec quelques autres enfants, je ne connais pas le nombre exact. A cause de la pression et des menaces subies, elle finit par tout donner, même les clefs de la maison », rajoute-elle. Dans la foulée, « l’un de mes oncles se permet de déchirer le testament pour supprimer les preuves que ces biens nous appartenaient », se plaint-elle.
Les biens confisqués, la famille chassée dans la rue
Pour boucler leur besogne, comme d’habitude dans une telle situation, la famille prend tout, se partage les biens, leurs biens, et abandonne Winny et sa famille dans la rue.
« Après le partage entre eux, à leurs guise, de notre héritage ; ils se décident, par pitié à nous donner alors une parcelle. Une seule pour tous les enfants de mon père, tant ceux qui sont en province que nous qui sommes à Kinshasa. Je ne maîtrise pas bien le nombre. 28 enfants, me dit-on, que nous sommes », relate Winny. « Depuis ce temps, la vie après mon père est devenue pire que celle avec mon père », conclut-elle.
Du physique au spiritisme
Ces scènes sont trop courantes. Quelques fois cela va jusqu’à l’usage de la sorcellerie, la magie et/ou la consultation des féticheurs pour semparer de l’héritage commun. « Dans mon cas, jai perdu quatre de mes frères et deux surs dans des morts mystérieuses, parce quils voulaient conserver la seule parcelle que nous avons comme héritage. Donc, cette guerre n’est plus qu’une simple querelle physique mais aussi spirituelle qui a coûté la santé de ma grande sur qui jusqu’à présent souffre de maladies bizarres. J’espère quelle ne nous quittera pas aussi vite », déclare cette courageuse fille, les yeux remplis de larmes.
Finalement, qu’on soit pour ou contre la coutume telle qu appliquée de nos jours, il est impérieux de mettre fin à des telles pratiques. Ces cas devraient intéresser le législateur afin de protéger les orphelins contre les félins de nos familles qui n’ont pour vraie coutume que leurs propres ventres.
C’est triste de voir comment les autres s approprient l’avoir des autres
J’ai constaté depuis longtemps ces pratiques inadmissibles. Mais ce n’est pas qu’en RDC que cela se pratique, c’est une généralité en Afrique de L’ouest.
Oui le législateur peut faire plein de choses, mais ce n’est pas parce que il y a une loi qu’elle va être appliquée.
C’est par la publication, la communication et autres informations qu’il faut lutter. Ces pratiques font peur et font vivre dans l’angoisse des quantités de familles spoliées par des malfaisants.Il en est aussi de la responsabilité des notaires qui ne sont pas toujours très nets.
*nous ne devons pas spolier l’héritage. le détournement de biens des enfants et veuve ne doit pas être encouragé par nos coutumes. je suis du lignage d chef coutumier ,ma coutume ne permet pas cela. faite comme chez moi, assistons les orphelins et veuves.