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Le Congo économique : une souveraineté à reconquérir

Peut-on réellement aspirer à un développement durable quand l’économie nationale est dominée par des intérêts étrangers ? Cette question, je me la pose depuis que ma famille et moi avons posé nos valises à Matadi, il y a vingt ans. À l’époque, l’économie locale brillait sous l’impulsion de commerçants et d’entrepreneurs congolais. Mais aujourd’hui, ce paysage économique a profondément changé.

Lorsque nous sommes arrivés à Matadi, la ville était un symbole de dynamisme économique porté par ses habitants. Les Ne Kongo dominaient les marchés, forts de leur savoir-faire et de leur ambition. Pourtant, deux décennies plus tard, cette vitalité semble s’être effacée au profit d’acteurs étrangers. Alors, que s’est-il passé ?

La mainmise étrangère

À Matadi, et bien au-delà, l’économie locale est désormais largement contrôlée par des entrepreneurs étrangers, notamment indo-pakistanais et libanais. De la vente d’articles de première nécessité au commerce de détail, ils occupent presque tous les segments du marché. Une situation d’autant plus paradoxale qu’une loi interdit aux étrangers de s’impliquer dans le commerce de détail, précisément pour protéger les acteurs locaux. Hélas, cette réglementation est systématiquement ignorée ou contournée.

Face à cette réalité, l’absence de réaction des autorités locales est alarmante. Pire, certaines figures politiques et administratives sont soupçonnées de complicité dans cette appropriation économique. En fermant les yeux sur ces dérives, ou en y participant activement, elles ont affaibli les entrepreneurs congolais, là où d’autres nations soutiennent fermement leurs industries locales.

Les faiblesses internes

Il serait toutefois injuste de pointer uniquement les acteurs étrangers. Les Ne Kongo eux-mêmes portent une part de responsabilité. Conservateurs par nature, beaucoup n’ont pas su anticiper les évolutions du marché ni adapter leurs stratégies à de nouvelles exigences. Cette incapacité à innover a conduit à l’effondrement de nombreuses initiatives locales.

Malgré ce sombre tableau, des signes encourageants émergent. Dans le secteur du transport lourd, par exemple, les Congolais reprennent progressivement la main. Cette dynamique pourrait bien servir de modèle pour d’autres industries, insufflant un regain de vitalité et de souveraineté à l’économie congolaise.

Une vision pour un Congo souverain

La domination étrangère sur l’économie congolaise, particulièrement visible à Matadi, appelle à une réflexion sérieuse sur nos politiques économiques et la responsabilité de nos dirigeants. Pour redonner à notre économie son indépendance, il est crucial de promouvoir et de protéger les entrepreneurs locaux, tout en luttant contre la corruption et les failles réglementaires.

Ensemble, nous pouvons faire du Congo une terre où l’économie reflète véritablement le talent et l’ingéniosité de son peuple.

 

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