Depuis leur élection en 2023, les conseillers communaux ont totalisé une année. De quoi faire le bilan de ces élus censés contrôler l’action de l’exécutif au niveau local. 915 conseillers ont été élus dans toute la République. Cependant, seuls ceux du Kongo-Central et du Lualaba sont pris en charge par leurs gouvernements provinciaux respectifs.
D’une manifestation à une autre, ces élus tentent d’obtenir leurs frais d’installation et de fonctionnement ; mais aussi l’organisation des élections des bourgmestres des communes. Ils réclament surtout leurs salaires, non versés depuis 12 mois. L’action la plus spectaculaire aura été leur sit-in à Kinshasa devant le bureau de la Première ministre Judith Suminwa pendant cinq jours.
Pourtant budgétisés !
Selon les concernés, une ligne budgétaire de 906 milliards de francs, soit près de 300 millions de dollars, a été allouée aux frais d’installation et de fonctionnement dans la Loi des finances 2024. Malgré cette prévision, rien n’a été versé. De quoi attirer leur colère sur la Première ministre qui, dans une interview sans donner plus de précision, avait affirmé que cette question était déjà réglée.
Entretemps, les relations entre ces conseillers et les bourgmestres sont tendues dans de nombreuses communes, rendant difficiles le contrôle et la collaboration. Cela fait ainsi retomber le pays dans les mêmes travers des Assemblées provinciales. Ces dernières, pour la plupart, ont toujours passé leur temps à rendre les provinces ingouvernables suite aux tensions avec les gouverneurs.
Les bourgmestres (dont la redevabilité n’est pas effective suite à l’absence de contrôle citoyen), étaient devenus intouchables. À cette allure, les bourgmestres risquent de rester en fonction encore longtemps, alors que le mandat des conseillers censés les contrôler est déjà en cours. Les élections municipales ont donc laissé un goût d’inachevé. Les bourgmestres continueront de régner en maitres, comme ce fut le cas sous Joseph Kabila.