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Covid-19 et discriminations : le pourquoi de la réforme du CSAC

Je voudrais d’emblée être clair sur mon propos : il n’est pas question ici d’un appel à changer la gouvernance de cet organe d’appui à la démocratie. Il s’agit ici pour moi de demander la réforme des textes qui régissent le CSAC (Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication), en RDC.

En effet, la loi porte composition, attribution et fonctionnement du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication a quelques lacunes que j’aimerais évoquer. Ma lecture est purement journalistique.

Je reste convaincu que la réforme des textes qui régissent le CSAC devrait permettre de régler nombre de problèmes dont ceux liés à la montée des propos haineux ou discriminatoires en période de pandémie.

Simple organe d’appui à la démocratie

« Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, ci-après « le Conseil », est une Institution d’appui à la démocratie. Il est indépendant, autonome et doté de la personnalité juridique », peut-on lire à l’article 2.

Je trouve que ceci fait d’office du CSAC un élément du paysage politique congolais, ni plus ni moins.

Problème de cohérence

« A  la demande du Gouvernement, de l’Assemblée nationale, du Sénat ou à sa propre initiative, le Conseil émet des avis techniques sur les projets ou propositions de lois relatifs à l’audiovisuel, à la presse écrite et aux nouvelles technologies de l’information et de la communication », découvre-t-on à l’article 10.

Sachant que le CSAC ne s’occupe que des médias du secteur de l’audiovisuel, d’où vient que l’on estime qu’il peut donner des avis techniques sur ce qui a rapport au numérique?

Absence d’un mécanisme de signalement

Ayant parcouru la loi organique, je n’ai vu nulle part où il est prévu que les auditeurs et les téléspectateurs peuvent rapporter des cas de violation des règles déontologique notamment les discours haineux ou discriminatoires.

Or, ces derniers cas sont nombreux en RDC, en situation de crise. Ici, les crises sanitaires comme celles de covid-19 et d’Ebola qui l’a précédée.

Il est important, à mon avis, que le CSAC réponde plus à des préoccupations d’ordre professionnel comme anticiper les dérapages fondés sur les discours d’exclusion comme on a pu le vivre dans plusieurs régions du Congo, et récemment au Katanga sur fond de coronavirus.

Pour cela, des réformes des lois sur le CSAC me semblent une urgence. C’est comme ça que cette institution peut servir la démocratie, en agissant sur des actions citoyennes, sociales d’ordre communicationnel. N’est-ce pas mieux ainsi, plutôt que de s’attarder sur les crises politiques qui arrivent une fois ou pas du tout tous les cinq ans?

 

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