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Covid-19 : la fermeture de restaurants condamne plusieurs femmes au chômage

La crise économique se fait sentir à Mbujimayi. De nombreuses activités sont suspendues en raison du coronavirus. Parmi les secteurs durement frappés, figurent les restaurants. Interdits d’ouvrir leurs activités, les tenanciers des restaurants (surtout les femmes) ne savent à quel saint se vouer. Ils passent un calvaire.

L’autre jour, une idée m’est venue de faire un tour de la ville de Mbujimayi pour voir comment les activités se passent en cette période de la pandémie du coronavirus. Je me suis intéressé beaucoup plus aux bars et aux restaurants. J’avoue que j’ai eu pitié de ma ville. Tout est fermé, tout est mort. Au restaurant Mama Julie que j’ai l’habitude de fréquenter, portes et fenêtres sont hermétiquement fermées.

Obligée d’arrêter le seul job qui la fait vivre

Dans mon quartier, Arlette (nom d’emprunt) est une fille qui tient un restaurant dans la commune de Dibindi à Mbujimayi. C’est l’unique job qu’elle exerce pour vivre. Maintenant que tout est fermé, elle est inconsolable. « Je ne sais pas combien de temps cette interdiction d’ouvrir les restaurants va durer. Si ça prend deux ou trois mois encore, ce sera le chaos pour moi, car je vis de mon petit restaurant. Je ne suis pas mariée. Je me bats seule dans ma vie. Déjà je suis incapable de payer mon loyer ce mois-ci », se plaint Arlette.

Elle a tout perdu lorsqu’elle avait osé ouvrir clandestinement son restaurant. Elle raconte sa mésaventure : « C’était il y a trois semaines. Des policiers sont venus et ont emporté toute la marmite de haricot sous prétexte de faire respecter les mesures du chef de l’Etat contre le coronavirus. Je ne sais pas ce qu’ils ont fait de cette marmite et de son contenu. Or, tout mon capital n’était que de 50 dollars américains. »

Revendre tout ce que l’on peut pour vivre

Les petites provisions qu’elle avait pour le mois sont épuisées. Vivant désormais sans revenu, Arlette n’a plus d’autre solution que de revendre ses objets de valeur pour nouer les deux bouts. Elle passe chez les voisins pour les leur proposer. Les uns paient au comptant, les autres à crédit. « Déjà j’ai revendu à vil prix mes bijoux, quatre chaises et deux de mes meilleures chaussures rien que pour avoir de quoi manger. C’est dur maintenant. Et il y a le loyer que je n’ai pas encore payé. Mon bailleur surveille déjà mes entrées et sorties », soupire Arlette.

Cette crise économique s’aggrave de jour en jour et ses conséquences se feront sentir encore longtemps dans la province du Kasaï-Oriental. Malheureusement, les femmes qui tiennent des nganda et des restaurants sont parmi les plus grandes victimes.

 

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