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RDC : sauvez l’année scolaire et académique, cessez de rêver

Face au Covid-19, la RDC est en perte de vitesse.  L’Etat est attendu partout et par tous, notamment par les élèves et étudiants. L’année scolaire ou académique sera-t-elle blanche ? La question devient lancinante tant elle ne rencontre pas de réponse.

La peur est réelle et fondée. Les propositions du gouvernement, non plus, ne rassurent pas l’élève congolais. En effet, le contexte congolais ne permet pas de se mesurer à l’enseignement à distance aujourd’hui. Rien n’a été préparé pour une telle perspective. Tout manque, y compris les enseignants censés gérer un tel système. Pourtant, c’est la seule solution que l’État ait trouvée. Sommes-nous dirigés par des rêveurs ? En tout cas, c’est trop ambitieux que de proposer un tel choix : fût-il en ne choisissant que les villes et la télévision comme l’a laissé entendre le ministre de l’Enseignement primaire et secondaire.

Renoncer au télé-enseignement

J’ai l’impression que le gouvernement congolais s’est refusé à être réaliste. Il a choisi le rêve, et au pire l’imitation de l’Occident. Car, même s’il y en a qui défendent l’enseignement à distance en RDC, et même s’il est mieux d’étudier à distance que de perdre l’année, le pays n’est pas prêt.

Faut-il le rappeler ? L’enclavement du territoire national congolais va au-delà des voies  de communication. Plusieurs coins ne sont pas électrifiés ni couverts par Internet. L’accès aux médias traditionnels demeure encore un rêve çà et là. Par endroits, les téléviseurs sont de simples décors au salon. Personne ne s’en sert.

A l’intérieur du pays, les « petits médias » ne pourront pas accompagner ce télé enseignement. D’ailleurs, personne ne les connaît, sauf leurs auditeurs. Et pour les familles ayant des enfants dans des classes différentes, faut-il acheter un récepteur pour chaque enfant ? Et c’est aux frais des parents. Je m’abstiens de parler de l’accès à Internet dont le coût et la qualité ne sont pas acquis.

Et pédagogiquement parlant, l’assimilation des matières en dehors de la classe n’est pas évidente pour les enfants, surtout du primaire. Et sachant qu’ils ne monteront pas de classe avec le télé-enseignement, l’enfant n’accordera pas d’intérêt à cette offre. D’ailleurs beaucoup risquent de préférer vite leurs dessins animés aux sons crachotants que produisent certains médias audiovisuels de chez nous.

La RDC peut encore sauver l’année scolaire et académique

J’estime que la prolongation de l’année scolaire ou académique est la solution la plus sûre pour l’enseignement cette année en RDC. C’est bien mieux qu’une année blanche et plus encore que le télé-enseignement. Mais dans ce cas, il faudrait un peu de gymnastique stratégique. Tout devrait partir de l’année en cours, à l’arrêt depuis bientôt deux mois. En effet, dans l’optique que l’année scolaire ou académique ne va reprendre qu’à l’issue de cette période de deux mois, l’école pourrait fermer début ou mi-août au lieu de juillet. Ce qui ne devrait jouer que sur les périodes de l’année suivante.

De courtes vacances, l’année prochaine

Tel est mon point de vue. Ainsi, l’année prochaine devrait reprendre après deux semaines de repos seulement. On pourrait alors raccourcir les prochaines détentes de Noël, de Nouvel an et de Pâques. Quant aux grandes vacances de l’année scolaire ou académique 2020-2021, elles devraient aussi perdre deux semaines à un mois afin que l’année 2021-2022 démarre normalement.

Ma réflexion n’est pas divine, mais en RDC, c’est une approche envisageable face à l’incertitude et aux offres indigestes du gouvernement. Le gouvernement devrait éviter de suivre la marche des Occidentaux qui, malgré leurs moyens, sont dépassés par le coronavirus. La contextualisation de la situation est le début de la solution en RDC.

 

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