En marge de la journée internationale de la paix célébrée le 21 septembre, Habari RDC Nord-Kivu a organisé un concours d’éloquence dans les écoles de Goma. Ce concours portait sur la promotion de la liberté d’expression en milieu scolaire. Les résultats ont révélé que les écoliers pensent qu’une totale liberté d’expression n’existe pas encore en RDC.
Lors de ce concours d’éloquence organisé à l’occasion de la journée internationale de la paix, huit élèves représentant quatre écoles de Goma ont ébloui un public composé d’enseignants, d’autorités scolaires et de représentants du gouvernement provincial ou encore de membres de la Commission électorale nationale indépendante.
« On ne s’exprime pas encore librement en RDC », a déclaré un élève dans son exposé. Et une autre écolière d’ajouter : « Nombre de Congolais ont peur du régime en place, d’autres sont manipulés et n’arrivent plus à donner leurs propres points de vue. Même les journalistes diffusent rarement la vérité car ils ont peur d’être tués ou menacés. Il faut que ça change ! »
Si avant 18 ans les enfants savent déjà réaliser que le pays a autant besoin de liberté d’expression, on peut donc espérer une nouvelle génération de jeunes qui, une fois au pouvoir, pourront changer les choses. Et ce jeune garçon de sixième secondaire qui rappelle : « Les élections sont aussi un moyen d’expression, les prochaines élections doivent être libres ».
Des dénonciations mais aussi des recommandations
Pour garantir la liberté d’expression en milieu scolaire et dans le pays, les élèves du complexe scolaire Mama Sophie ont fait des recommandations :
- Que les autorités du pays facilitent l’application de l’article 23 de la Constitution qui garantit la liberté d’expression à toute personne ;
- Que les médias donnent la parole à toutes les tendances politiques du pays, pas seulement à ceux qui sont au pouvoir ;
- Que la Ceni organise des élections libres, démocratiques et transparentes ;
- Que Habari RDC multiplie de telles activités dans toute la province du Nord-Kivu, car ils sont nombreux les jeunes qui ignorent leurs droits.
Ces futurs majeurs ont convaincu
La déléguée de la Ceni de la province du Nord-Kivu présente au concours était émerveillée que ces moins de 18 ans soient si informés sur la liberté d’expression. Elle s’est réjouie de l’activité : « Il s’agit ici d’une des stratégies et des voies de préparation de la jeunesse à exprimer leurs opinions dans le but de faire avancer la démocratie en RDC. »
Même chose pour le conseiller au ministère provincial de l’Éducation : « C’est rassurant de trouver des jeunes futurs électeurs discuter des questions importantes sur la démocratie, les élections et la liberté d’expression. Cette initiative est à soutenir, il faudrait initier des projets similaires car le champ à exploiter reste vaste. »
Cette activité a été organisée en collaboration avec l’ONG Civicus qui milite pour la liberté d’expression dans le monde.